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Les marchés émergents ont rendez-vous à Genève

Le Salon essaiera de faire avancer l'idée de créer à Genève une Bourse internationale du développement. Keystone

Pour la deuxième fois, du 19 au 22 septembre, EMA 2000, le Salon international des marchés émergents, servira de vitrine à divers acteurs économiques du développement du Nord et du Sud. Avec, cette fois, une fenêtre ouverte sur le commerce électronique.

«Cette année, c’est le vrai début de ce Salon», annonce d’emblée Guy Mettan, président de la Fondation EMA pour la promotion des marchés émergents. Celui de 1999 avait connu des tâtonnements. La majorité des stands était occupée par des agences gouvernementales nationales qui ouvraient leurs catalogues d’une façon plutôt institutionnelle.

EMA 2000 – qui demeure une initiative unique au monde – s’annonce cette fois-ci comme un salon plus équilibré avec davantage d’exposants du secteur privé. Deux participants sur trois seront des entreprises. Elles se présenteront soit individuellement soit collectivement avec leurs chambres de commerce ou leurs associations professionnelles respectives.

Ce Salon fera également plus de place aux projets innovateurs. Ses organisateurs ont en effet constaté une vraie convergence d’intérêts, voire une affinité naturelle, entre les marchés émergents et les nouvelles technologies. Le retard des pays du Sud sur les autoroutes de l’information est-il rédhibitoire? Comment éviter la colonisation électronique? Voilà le genre de questions que l’on entendra sans doute dans les travées de l’exposition.

Autre tendance qui se fait jour: l’interactivité des investissements directs et des investissements indirects. D’où la présence cette fois-ci non seulement d’entreprises qui achètent ou créent des entreprises dans les pays en développement, mais aussi d’une vingtaine d’institutions financières, banques et fonds de placement.

Dans le même ordre d’idée, le Salon essaiera de faire avancer l’idée de créer à Genève une Bourse internationale du développement, sorte de «Nasdaq du développement». Ceux qui la défendent pensent ainsi créer une nouvelle dynamique hors des chemins battus. Elle aurait entre autres avantages de promouvoir des règles de bonne conduite et de disqualifier les mauvaises pratiques, et d’offrir ainsi aux investisseurs une plus grande sécurité.

Mais ce Salon ne perpétue-t-il pas le flux à sens unique du Nord vers le Sud? Certes, admet Dominique Flaux, secrétaire général de la Fondation EMA, «nos propres entreprises sont souvent en saturation sur leurs marchés, elles ont envie de se développer sur les marchés émergents parce qu’ils sont plus réceptifs aux innovations, mais les pays du Sud font aussi de plus en plus de commerce entre eux. Le développement du commerce électronique n’est pas étrangers à cette évolution.»

49 pays seront présents (contre 41 l’an passé). Certains, comme la Mongolie, ne reviennent pas, faute de budget. Le cas de la Mongolie a été cité. En revanche, le Secrétariat d’Etat à l’économie, qui soutient financièrement certaines activités du Salon, a en quelque sorte concentré son aide sur la participation notamment de six pays de l’Europe du Sud-Est.

Ce sont évidemment de toutes autres raisons qui font obstacle à la présence de la délégation économique de Taiwan, pourtant très active à Genève. EMA 2000 ne pouvait pas prendre le risque d’un boycott chinois, surtout au moment où Berne et Pékin soufflent les 50 bougies du rétablissement de leurs relations diplomatiques et négocient encore quelques délicats dossiers économiques.

Bernard Weissbrodt

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