Les milieux économiques exigent une baisse généralisée des impôts
Vorort, Union suisse des arts et métiers et Association suisse des banquiers réclament une baisse d’impôts de 4 à 6 milliards de francs d’ici à 2006. Objectif: améliorer la compétitivité de la place économique helvétique.
Vorort, Union suisse des arts et métiers et Association suisse des banquiers réclament une baisse d’impôts de 4 à 6 milliards de francs d’ici à 2006. Objectif: améliorer la compétitivité de la place économique helvétique.
Le concept fiscal des milieux économiques va bien au-delà des propositions du Conseil fédéral. En mars dernier, Kaspar Villiger, ministre suisse des Finances, a présenté un programme d’allégements fiscaux qui le privera de 1 à 1,2 milliard de recettes annuelles. Il a également annoncé son intention d’accorder des réductions d’impôts allant jusqu’à 900 millions de francs aux familles. Il s’est aussi dit prêt à renoncer à 500 millions de recettes issues du droit de timbre de négociation.
Visiblement, les milieux économiques veulent aller plus loin et frapper plus fort. L’Union suisse du commerce et de l’industrie (Vorort), l’Union suisse des arts et métiers (USAM) et l’Association suisse des banquiers (ASB) ont présenté jeudi à Berne leurs propositions en matière fiscale. Elles exigent une réduction des impôts de 4 à 6 milliards de francs d’ici à 2006. Pour elles, l’actuelle reprise conjoncturelle doit servir à réduire la charge fiscale, à stabiliser les dépenses de l’Etat et non à réduire les dettes publiques.
Un avis que ne partage pas Thomas von Ungern. Pour ce professeur à l’Ecole des HEC de Lausanne «il n’y a aucune nécessité de stimuler la demande interne pour relancer l’économie. Il serait plus intelligent d’utiliser les excédents d’aujourd’hui pour baisser la dette».
L’actuel régime financier de la Confédération prend fin en 2006. L’occasion rêvée selon Andres Leuenberger (à droite), président du Vorort, pour réorienter complètement le système fiscal. Depuis 1990, la quote-part fiscale a progressé de plus de 4 points. «Si nous voulons que la Suisse occupe à nouveau une position de pointe parmi les pays industrialisés, sa quote-part doit être ramenée à 30 pour cent d’ici à 2010».
Les milieux économiques proposent un réduction de l’impôt fédéral direct, aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers. Il s’agit essentiellement de résoudre le problème de la double imposition. Ils demandent aussi la suppression des droits de timbre. Autres mesures qui s’imposent, le passage à des impôts cantonaux proportionnels sur les bénéfices des entreprises et l’abolition des impôts cantonaux sur le capital. Toute augmentation de la TVA devra par ailleurs être compensée par une baisse équivalente d’autres impôts.
Enfin, Andres Leuenberger s’oppose à tout nouvel impôt. En particulier, les représentants de l’économie ne veulent ni d’un impôt fédéral sur les successions ni d’un impôt sur les gains en capitaux.
Jugurtha Aït-Ahmed
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