Les start-up étrangères investissent l’arc lémanique

L’installation de MessageMedia à Nyon cette semaine est l’arbre qui cache la forêt. Les start-up Internet européennes et américaines débarquent en force dans l’arc lémanique. Motif: les besoins de proximité des acteurs du réseau global.

Dans les années soixante, l’arc lémanique avait accueilli une vague d’entreprises étrangères. Les DuPont, Digital et autres Philips Morris ont toutes installé entre Genève et Lausanne des sièges pour gérer leurs affaires européennes, africaines et au Moyen-Orient. Avant d’employer des centaines de cadres, ces entreprises avaient toutefois commencé petit.

Est-on aujourd’hui à la veille d’une nouvelle vague d’installation d’entreprises étrangères, de la nouvelle économie cette fois, en Suisse romande? Un certain nombre de signes semblent l’indiquer. Outre le spécialiste de la gestion de la clientèle par e-mails MessageMedia, qui a inauguré son siège de production pour l’Europe mardi dernier à Gland, on dénombre pas moins de six sociétés Internet étrangères nouvelles qui ont pris pied sur les rives du Léman au cours des derniers mois.

Le quartier des banques à Genève accueille ainsi l’agence de voyage en ligne britannique e-bookers.com et l’agence de ressources humaines freelance.com. Les lyonnais de WebCity, spécialiste des sites urbains, se sont attaqués aux villes suisses par Genève. Enfin, à Vevey, c-net, spécialisée dans la gestion de données techniques et commerciales, a lancé une campagne remarquée de recrutement.

Ce n’est qu’un début. La qualité de vie lémanique, le niveau de formation des ingénieurs suisses, sans oublier la fiscalité, sont de nature à attirer les dynamiques start-up de l’Internet. L’explication ne s’arrête cependant pas là. Réseau global, le world wide web, a pris une orientation de plus en plus locale afin de mieux répondre aux besoins des consommateurs et à se rapprocher des entreprises.

A partir de là, les entreprises Internet étrangères ont deux possibilités. Les plus riches rachètent des «me too» locaux, des sites construits sur la même idée, pour consolider leur présence mondiale. C’est par exemple ce qu’a fait BroadVision avec Fidutec IT à Lausanne. Les autres créent des bureaux. A Genève, un incubateur américain va même prochainement ouvrir ses portes afin d’aider les start-up de la Silicon Valley à franchir le pas.

Bruno André