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Les Suisses mauvais juges de leurs impôts

Les Suisses se désintéressent de la dette publique et estiment payer trop d´impôts par rapport à leurs voisins européens. C´est ce que révèle le dernier sondage du Département fédéral des finances. Les chiffres, pourtant, leur donnent tort.

Comme chaque année au printemps, l’institut Demoscope a interrogé un millier d’Helvètes sur leurs connaissances et leurs opinions en matière de finances publiques. Les résultats – divulgués mardi par le Département de Kaspar Villiger – ne portent donc pas sur la réalité des chiffres, mais sur la perception que les gens en ont.

Apparemment, l’état des finances fédérales inquiète de moins en moins les Suisses. S’ils étaient encore un sur trois l’an dernier à pouvoir citer de tête le montant de la dette publique, la proportion est tombée cette année à un sur quatre. D’ailleurs, si l’Etat venait à manquer de ressources, la majorité préférerait creuser encore cette dette – elle est actuellement de 100 milliards de francs – que de chercher de nouvelles économies.

Le Département des finances voit dans cette attitude un effet de la reprise. A l’évidence, le retour des vaches grasses a redonné confiance aux citoyens, qui -dans un tout autre domaine – ne sont pas non plus trop inquiets du financement futur de leur AVS.

Quant aux impôts, les Suisses sont plus d’un sur deux à estimer qu’ils en payent plus que leurs voisins de l’Union européenne. Une idée particulièrement répandue en Suisse romande, où 14 pour cent seulement des personnes interrogées sont conscients que la charge fiscale en Suisse est en réalité une des plus basses d’Europe.

Pour s’en convaincre, il suffit de prendre en compte la quote-part fiscale, soit le rapport entre le total des impôts encaissés (TVA, taxes et sécurité sociale comprises) et le Produit intérieur brut par tête. Comme le souligne le Département fédéral des finances, cette proportion est de 35,1 pour cent en Suisse, contre 37,1 en Allemagne, 43,5 en Italie, 44,3 en Autriche et même 45,2 en France, un chiffre supérieur de deux points à la moyenne européenne.

Et le porte-parole de Kaspar Villiger de conclure: «les Suisses croient vivre dans un enfer fiscal, alors que l’Europe nous reproche d’être en réalité un paradis fiscal».

Marc-André Miserez

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