Les Suisses optent pour des relations à la carte avec l’UE
C’est à une nette majorité que les Suisses ont approuvé les accords bilatéraux conclus avec l’Union européenne (UE). Il n’y a donc plus d’obstacle à la ratification de ces accords, dont l’entrée en vigueur est, en principe, prévue au 1er janvier 2001.
Cette décision est tombée avec la netteté qu’appelaient de leurs voeux les principaux dirigeants du pays. Elle met un terme à près de huit ans d’incertitude dans la politique européenne de la Suisse. Ce oui aux accords bilatéraux est en fait un oui au pragmatisme et à la politique des petits pas dans l’intégration européenne.
Ce serait commettre une grave erreur que de vouloir aller au-delà et de lire dans cette confortable approbation des accords bilatéraux un encouragement à déclencher le processus d’adhésion. Le oui des Suisses est un oui à toute une gamme de mesures en vue de gommer les inconvénients de l’absence de la Suisse de l’Espace économique européen. C’est aussi un oui au développement des échanges avec les Quinze. Ni moins, ni plus.
La leçon à tirer de cette approbation populaire des accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne, c’est que les projets du gouvernement et du parlement bénéficient de la confiance du souverain lorsqu’ils sont inspirés par le pragmatisme. C’est ainsi qu’on peut expliquer l’approbation des nouvelles lignes ferroviaires à travers les Alpes ou du financement des grandes infrastructures de transports publics, ou encore l’adhésion au Fonds monétaire et à la Banque mondiale et l’échec de projets tels que l’Espace économique européen, la création d’un contingent de casques bleus ou l’adhésion à l’ONU.
A ce propos justement, le gouvernement suisse devra accorder la plus grande attention à cet impératif de pragmatisme dans ses deux grands projets de politique extérieure des années à venir. L’adhésion à l’ONU tout d’abord, qui figure dans les objectifs de la présente législature. Et l’adhésion, dans un futur plus lointain, à l’Union européenne.
Pierre-André Tschanz
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