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Les syndicats rejettent les économies faites sur le dos des chômeurs

Le Conseil fédéral a mis en consultation lundi une nouvelle loi sur l´assurance-chômage qui prévoit notamment de réduire le nombre maximal des indemnités journalières. Les syndicats y voient surtout une croisade en faveur des hauts revenus.

«C’est une mesure inappropriée», souligne Serge Gaillard. Membre de la direction du Secrétariat de l’Union syndicale suisse (USS), il compte sur la phase de consultation qui s’amorce pour corriger le tir. Les partis et les associations ont jusqu’au 7 décembre pour se déterminer par rapport aux propositions du gouvernement qui souhaite mettre en place d’ici à 2003 de nouvelles règles de financement de l’assurance-chômage.

Le taux de cotisation, actuellement de 3 pour cent afin de rembourser les dettes de l’assurance, sera ramené à 2 pour cent dès que l’équilibre financier sera atteint, a déclaré le ministre de l’Economie Pascal Couchepin devant la presse. Ce pourrait être vers le milieu de 2002. La révision de la loi est prévue pour le 1er janvier 2003. Le Conseil fédéral propose de ramener la durée d’indemnisation de 520 à 400 jours et de porter la période minimale de cotisation de six à douze mois.

«Ces mesures frappent surtout les travailleuses et travailleurs âgés et peu qualifiés, qui sont plus touchés par le chômage que la moyenne» dénonce Serge Gaillard.

Par ailleurs, les bénéficiaires de hauts salaires – entre 106 800 et 267 000 francs – continueront à verser une cotisation additionnelle de solidarité. Mais elle sera ramenée de 2 à 1 pour cent. Le Conseil fédéral a renoncé à d’autres mesures qui avaient été envisagées, comme la réduction du montant des indemnités.

Il s’agit d’une révision socialement équilibrée qui suscitera donc des critiques à droite et à gauche, a résumé Pascal Couchepin. De fait, Serge Gaillard critique vertement cette proposition: «il est erroné de soulager surtout les hauts revenus et moins les bas revenus».

Mais Serge Gaillard relève, néanmoins, un point positif: «les cantons et la Confédération participeront de façon durable au financement de l’assurance-chômage. Ce qui n’était pas le cas jusqu’ici». Les contributions fédérales doivent passer à 300 millions de francs par an et celles des cantons à 100 millions.

Un bémol tout de même. Selon Serge Gaillard, «cette participation devrait être plus élevée et couvrir les frais des offices régionaux de placement et de la formation. Ces activités ne doivent pas être payés par des prélèvements sur les salaires mais par l’Etat».

Jugurtha Aït-Ahmed

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