Les transports, talon d’Achille d’Expo.02
En dépit de la crise profonde traversée par l'Expo.02, le projet respecte sur le fond ses engagements en matière de protection de l'environnement. Mais, le 3e rapport environnemental pointe le doigt sur les transports, qualifiés de «point faible».
Rédigé cinq mois après la phase de redémarrage d’Expo.02, le troisième rapport public du Controlling environnemental a été présenté lundi à Bienne. Il dresse une sorte de bilan, avec les points forts à maintenir et les points faibles à améliorer dans les performances environnementales de l’exposition nationale.
Etabli par Aquarius – un bureau indépendant de Neuchâtel – cette étude est sévère pour l’ensemble de la question des transports, qualifiée de «point faible» du projet. Ce constat est d’autant plus préoccupant que les transports
constituent 60 à 70 pour cent des nuisances potentielles pour l’environnement.
Auteur du rapport, Jean-Carlo Pedroli a en particulier critiqué l’acheminement des visiteurs. Selon lui, la mise sur pied de tarifs véritablement incitatifs peine. Si la société de controlling et l’Expo partagent le même objectif (favoriser au maximum les transports collectifs), les moyens envisagés pour l’atteindre divergent.
L’Expo.02 prévoit de proposer des arrangements combinés intégrant transport et billet d’entrée avec réductions tarifaires, comme cela se pratique souvent pour certaines manifestations à Palexpo. Le prix est variable selon la distance et le mode de transport.
M. Pedroli craint que cette solution, qui favorise la concurrence entre transporteurs, entraîne une prédominance des aspects économiques sur ceux de l’environnement, chacun essayant de se garantir sa part de marché.
Actuellement, les négociations entre partenaires s’avèrent «très difficiles» et les rabais proposés pour le transport collectif ne sont pas encore connus. Il est clair qu’un gros effort est attendu des CFF.
En dépit des projets de park and ride dans les grands centres, si les rabais proposés ne sont pas assez attrayants, le risque de parking sauvage est élevé. Une chose est certaine, le prix d’une journée de parking ne devrait pas dépasser 40 francs, soit le coût d’une amende pour parcage illicite.
Chef du pilotage opérationnel de l’Expo, Jacques Soguel est, pour sa part, d’avis que le prix unique, solution préférée par la société de controlling et avancée précédemment par Expo.01, n’est pas aussi avantageuse qu’il n’y paraît. «Comment faire accepter au Biennois qui vient à pied ou à vélo de payer autant que celui qui vient de l’autre bout de la Suisse».
Le rapport critique aussi le transport du personnel. Ce dernier, quelque 9000 personnes lors de la manifestation devra obligatoirement utiliser les transports publics. La société de controlling loue l’objectif, mais juge sa concrétisation encore inexistante.
M. Pedroli a également émis quelques réserves quant au suivi «environnemental» des projets: pour le moment, c’est la direction artistique, dont les préoccupations en la matière sont connues, qui a la haute main. Les projets passeront ensuite à la direction technique et chez les sponsors.
Directeur technique de l’Expo.02, Ruedi Rast s’est montré rassurant. Il a d’ailleurs présenté son propre «Monsieur environnement»: Alain Stuber, ancien guide de montagne, veillera au grain dès le 7 août prochain.
Aquarius n’a pas fait que critiquer. La société a aussi mis du beaume sur le coeur d’Expo.02. En comparaison avec les conclusions du 2e rapport, l’évolution favorable de certains domaines s’est poursuivie, dans d’autres cas, un certain retard a été rattrapé. Il s’agit en particulier de l’écobilan, de la gestion des déchets, de la remise en état des lieux et du contenu à caractère écologique.
swissinfo avec les agences
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