Les ventes de Swisscom dopées grâce à l’opérateur allemand Debitel

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Swisscom a dégagé un chiffre d'affaires en hausse de 30,8 pour cent à 3,4 milliards de francs au 1er trimestre, mais sa rentabilité est en baisse. Le bénéfice d'exploitation a reculé de 29,8 pour cent à 660 millions par rapport à la même période de 1999.

Les ventes du géant bleu ont été dopées par le rachat de l’opérateur allemand Debitel. Sans cette acquisition, Swisscom précise que le chiffre d’affaires aurait diminué de 3,7 pour cent par rapport à la même période de l’année précédente.

De son côté, le bénéfice d’exploitation a chuté de 29,8 pour cent à 660 millions. Le numéro un des télécommunications en Suisse justifie ce phénomène par «la pression constante de la concurrence, la hausse des coûts et les baisses de prix dans la téléphonie fixe».

Contrairement au résultat opérationnel, le bénéfice net a plus que triplé pour s’inscrire à 2,1 milliards de francs à la fin mars 2000. Un bond qui s’explique prioritairement par la vente des 32 pour cent détenus par le géant bleu dans Cablecom. L’opération lui a rapporté 1,3 milliard.

Swisscom a aussi empoché 220 millions de francs grâce à la cession par le consortium Unisourse, dont fait partie le géant bleu, des 6,5 pour cent qu’il détenait dans l’opérateur de télécommunications allemand Mobilcom. Corrigé des éléments extraordinaires, Swisscom a réalisé un bénéfice net de 488 millions de francs sur trois mois, en baisse de 27,9 pour cent.

Par divisions, Public Com, secteur de base du groupe qui comprend les activités de téléphonie fixe et les raccordements (pour la première fois supérieurs à 5 millions), a subi une contraction du chiffre d’affaires de 21 pour cent à 1,1 milliard de francs. Outre la baisse des prix, Swisscom explique qu’il a perdu des parts de marché. Il a également dû faire face à une baisse importante du trafic interurbain, en raison de l’extension de la zone locale depuis octobre dernier.

Par contre, la division téléphonie mobile (Mobil Com) reste dynamique. Le chiffre d’affaires a augmenté de 16,1 pour cent à 641 millions de francs par rapport à mars 1999. Le nombre de clients a progressé de 160 000 à 2,44 millions par rapport à la fin de l’année. Dans ce secteur, Swisscom détient 70 pour cent du marché.

Mais les perspectives de ce seul secteur sont moins optimistes que par le passé. «Le chiffre d’affaires mensuel moyen par client a diminué de 19,3 pour cent», pour s’inscrire à 71 francs», indique le groupe. Et si la marge brute est restée stable à 45 pour cent, l’opérateur dit s’attendre à une diminution à l’avenir.

En Allemagne, Debitel – avec lequel Swisscom est sur les rangs pour décrocher une licence pour les mobiles de la 3e génération (UMTS) – a vu le nombre de ses client grimper de 56,4 pour cent à 5,36 millions. La filiale a dégagé un chiffre d’affaires de 893 millions de francs sur trois mois.

Autre secteur: l’Internet. Là tout va bien. La clientèle de Blue Window a bondi de 37,3 pour cent entre début janvier et fin mars pour s’inscrire à 443 000 abonnés. L’entrée en bourse éventuelle au cours du second semestre de cette filiale, devenue société anonyme indépendante le 1er mai, est en préparation, rappelle Swisscom.

Sur l’année, «le résultat d’exploitation devrait continuer de diminuer en raison d’une pression sur les marges», note finalement l’opérateur à propos de ses perspectives sur l’année. Mais grâce à la consolidation de Debitel, le chiffre d’affaires devrait croître de manière «sensible».

A 65,5 pour cent en mains de la Confédération, la société devra par ailleurs faire face à de nouvelles charges de restructuration en raison de «mesures prises pour assurer une réduction des effectifs socialement acceptable». Début avril, Swisscom avait annoncé la suppression de 3000 postes entre 2001 et 2003 ainsi que 3000 externalisations.

Swissinfo avec les agences