Martin Ebner, l’électron libre de la finance suisse, tourne le dos au groupe Roche
Le patron de la BZ Bank quitte-il Roche faute de pouvoir entrer dans son conseil d'administration ou s'agit-il d'un nouveau coup financier de l'homme au noeud papillon?
En effet, le groupe bâlois ne se porte pas très bien. Son produit vedette, le Xenical, un médicament contre l’obésité, serait en perte de vitesse.
Ce n’est pas tous les jours que le deuxième actionnaire d’un grand groupe brade jusqu’à sa dernière action. Martin Ebner, qui s’est battu pendant des années comme un beau diable pour entrer au conseil d’administration de Roche, ferme définitivement la page, et se défait d’une participation de 16,3 pour cent du géant pharmaceutique.
Agit-il par dépit ou par flair? Roche connaît des difficultés, et les analystes financiers ne s’attendent pas à un redressement rapide. Le groupe misait beaucoup sur le Xenical. Malheureusement, il ne serait pas le produit miracle attendu. Les prescriptions seraient même en diminution en raison d’un faible taux de remboursement.
Martin Ebner est d’abord un fantastique financier, incroyablement bien renseigné. Si le Credit Suisse, par exemple, ne laisse pas entrer le financier schwytzois dans son conseil d’administration (alors qu’il en possède 9,7 pour cent), c’est aussi pour l’empêcher de profiter d’informations privilégiées qu’il pourrait utiliser à son profit au sein de sa propre banque!
La BZ Bank est engagée dans des activités bancaires et dans la gestion de fortune. En janvier dernier, en annonçant un bénéfice record (260 millions de francs), Martin Ebner révélait qu’il comptait 71 millionnaires parmi ses clients.
Le financier au nœud papillon, domicilié à Freienbach, où le taux d’imposition est le plus bas de Suisse, adore bouleverser les habitudes de la jet-set économique. N’a-t-il pas été le premier dans le monde bancaire suisse a nommé une femme à la présidence de son groupe, la Grisonne Eveline Oechslin Saupper ?
En juillet, Martin Ebner a acheté 10 pour cent de Swiss Life, le numéro un de l’assurance-vie helvétique, avec près du tiers du marché. Un créneau plus juteux que celui du médicament? L’électron libre de la finance se trompe rarement.
Ian Hamel
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.