Nestlé: des résultats décevants pour le premier trimestre de 2000

Le chiffre d'affaires du groupe Nestlé s'est accru de 11 pour cent au 1er trimestre de l'exercice 2000 pour atteindre 18,5 milliards de francs. La progression n'a été que de 4,5 pour cent par rapport aux premiers trois mois de l'année précédente

Le chiffre d’affaires du groupe Nestlé s’est accru de 11 pour cent au 1er trimestre de l’exercice 2000 pour atteindre 18,5 milliards de francs. A structure comparable et taux de change constants, la progression n’a été que de 4,5 pour cent par rapport aux premiers trois mois de l’année précédente.

Quant à la croissance interne, soit l’évolution des quantités vendues calculée aux prix de 1999, en excluant les effets de change ainsi que l’impact des désinvestissements et des acquisitions, elle s’est inscrite à 3,8 pour cent. Peter Brabeck, administrateur délégué, escomptait en mars dernier une croissance interne de 4 pour cent pour l’ensemble de l’exercice 2000 comparé à 3,6 pour cent l’année écoulée et à 3,3 pour cent en 1998.

Pour Philippe Rezzonico, analyste auprès de la Banque Ferrier Lullin & Cie SA, ces résultats intermédiaires sont «décevants». «On pouvait admettre au 1er trimestre de 1999, une croissance du chiffre d’affaires modeste du fait de la crise sévissant dans les pays émergents et en Asie».

«Mais actuellement, les économies des pays d’Extrême-Orient se sont redressées, tout comme celles des pays émergents en général. En outre, l’Europe se porte beaucoup mieux et les Etats-Unis sont toujours en bonne santé». Une croissance donc de 4,5 pour cent est considérée par l’analyste de Ferrier Lullin comme relativement faible.

«Si Nestlé a procédé à des restructurations en supprimant des activités peu rentables, le groupe agro-alimentaire de Vevey ne peut échapper à une tendance déflationniste dans le domaine de la consommation en général et sur les produits alimentaires en particulier», estime Philippe Rezzonico.

«Le consommateur devient de plus en plus puissant du fait qu’aujourd’hui il a les moyens d’établir des comparaisons et que la transparence dans tous les domaines gagne du terrain. Internet, à cet égard, joue un rôle central.»

Philippe Rezzonico pense que les résultats du groupe Nestlé sur l’ensemble de l’année en cours pourraient se situer un peu en dessous des attentes, du fait que le second semestre 1999 avait été passablement satisfaisant.

Les investisseurs n’ont pas réservé un accueil favorable aux résultats du premier trimestre de la multinationale veveysanne. Le titre de Nestlé en bourse, soit la nominative a perdu 1 pour cent. Il faut dire, cependant, que la cote suisse dans son ensemble a suivi ce vendredi un mouvement baissier aujourd’hui (moins 1,1 pour cent).

Philippe Zutter