Nouvel échec pour Pilatus au Japon
Pilatus ne livrera pas à l´armée de l´air japonaise des avions d´entraînement. C´est son rival Fuji Heavy qui a décroché ce contrat d´une valeur globale de plus 400 millions de francs.
En fait, pour l’avionneur suisse, l’histoire ne fait que se répéter. En 1998, Fuji Heavy avait déjà obtenu ce même contrat pour la fourniture de 50 avions d’entraînement de la prochaine génération aux forces aériennes japonaises. Son T7 avait été préféré au PC 7 MK II de Pilatus.
Mais cet appel d’offres avait dû être annulé à la suite d’un scandale politico-financier. Fuji Heavy avait, en effet, versé au moins 150 000 francs de pots-de-vin à Yojiro Nakajima, qui était à l’époque un vice-ministre parlementaire de la Défense.
A la suite de ce scandale, l’Agence japonaise avait promis de lancer un nouvel appel d’offres. Et plus de transparence. Mais, Pilatus a de nouveau perdu la partie. Qui plus est, une nouvelle fois, contre Fuji Heavy. Et pour une différence de prix de 6 pour cent seulement.
Les responsables de Pilatus à Tokyo ne crient pas au scandale mais presque. Ils ne comprennent pas comment, en l’espace de deux ans seulement, Fuji Heavy a pu réduire son devis global de 37,5 milliards de yens (plus de 450 millions de francs) à 21,2 milliards de yens. Et comment, au tout dernier moment, il a pu présenter une offre de 6 pour cent inférieure à celle de Pilatus.
L’Agence japonaise de la Défense avait promis de jouer la carte de la transparence. Pilatus pensait donc que ses chances d’obtenir le contrat étaient plus grandes que la première fois. D’autant plus que son appareil, sur le plan technique et du coût d’opération, a toujours été jugé supérieur à celui de son rival japonais.
Bref, Pilatus n’a pas du tout le sentiment que c’est la meilleure offre qui a été retenue. Par l’intermédiaire de son représentant au Japon, la maison de commerce Marubeni, la société suisse a donc décidé de demander des explications à l’Agence japonaise de la Défense.
Georges Baumgartner, Tokyo
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