Nouvelles technologies: portes ouvertes pour les espions et les pirates
Un nouveau virus informatique, baptisé «Iloveyou» a attaqué, jeudi, le système de courrier électronique de la Confédération, de SSR idée suisse, ainsi que des banques et des hôpitaux.
«Iloveyou», qui viendrait des Philippines, et qui se répand à partir d’un simple e-mail dans le système informatique de l’utilisateur, illustre à merveille les nouveaux dangers qui menacent les entreprises suisses. C’est l’un des thèmes développés par Computer-expo 2000, le salon de l’informatique qui se déroule actuellement à Lausanne.
Depuis une décennie le Clusis (Association suisse de la sécurité informatique), qui patronnait la conférence sur l’espionnage économique donnée jeudi dans le cadre de Computer 2000, cherche à sensibiliser les milieux économiques et les pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en place des moyens de prévention et de protection.
«C’est sur le terrain de l’informatique que pourrait bien se jouer une des prochaines grandes guerres», lance Jean-François Renevey, président du Clusis. Imaginez qu’avec un minuscule logiciel, accompagnant un e-mail, vous pouvez vous introduire dans n’importe quel ordinateur non protégé».
Pour Jean-François Renevey, c’est ensuite un jeu d’enfant de copier toutes les informations (comme la liste des clients d’une entreprise), d’effacer ou de modifier des données essentielles. Et de pousser ainsi à la catastrophe votre concurrent».
Stéphane Grundschober, ingénieur chez Swisscom à Berne, lui, s’est spécialisé dans la sécurité informatique. «Avec certains programmes disponibles sur Internet, constate-t-il, on peut tester 800 000 mots de passe en 30 secondes».
En clair, si votre mot de passe ne se compose que de lettres, il ne tiendra pas cinq minutes devant des pirates déterminés. En revanche, s’il comprend des lettres et des chiffres, l’opération prendra deux jours. Et en ajoutant des caractères spéciaux (comme des lettres grecques), les pirates devront transpirer dix jours au moins.
Ian Hamel
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