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Nucléaire: l´Allemagne renonce, et la Suisse?

Après la Suède, l’Italie et l'Autriche, l’Allemagne est le quatrième pays occidental à choisir d’abandonner l’énergie nucléaire. Keystone

La décision allemande de fermer sa dernière centrale atomique d'ici 2021 relance le débat en Suisse, où pro et anti-nucléaires s'affrontent autour de la révision de la loi sur l'atome.

Après la Suède, l’Autriche et l’Italie, l’Allemagne est le quatrième pays occidental à choisir d’abandonner l’énergie nucléaire. L’accord intervenu dans la nuit de mercredi à jeudi entre le chancelier Schröder et les industriels de l’atome prévoit un durée de vie maximale de 32 ans pour les centrales allemandes. La dernière d’entre elles aura donc fermé ses portes en 2021.

La nouvelle tombe précisément au moment où s’achève en Suisse la procédure de consultation de la future loi sur l’énergie nucléaire. Mercredi, le comité «Sortir du nucléaire» a remis au conseiller fédéral Moritz Leuenberger 45 000 signatures à l’appui de ses revendications, dont l’une est justement de fixer aux centrales une durée de vie maximale de trente ans.

Les anti-nucléaires exigent également que l’industrie trouve une solution pour le stockage de déchets et cesse de les exporter vers les usines de retraitement de La Hague, en France, et de Sellafield, en Grande-Bretagne. Une disposition qui, elle, ne semble pas trop poser problème, puisqu’elle est prévue tant dans l’accord passé en Allemagne que dans l’avant-projet de loi helvétique.

Jeudi, Moritz Leuenberger n’a pas caché qu’il était «un peu jaloux» de cet accord obtenu par le gouvernement de Berlin, au terme d’une année et demi de négociations. Et le ministre d’ajouter qu’en Suisse, le fossé idéologique entre pro et anti-nucléaires est certainement plus profond que chez nos voisins du nord.

Un fossé que traduisent bien les réactions à cet accord. Pour les Verts et le comité «Sortir du nucléaire», le fait que la première puissance économique du continent décide de se passer de l’atome montre bien que la chose est possible. Alors que du côté des producteurs d’électricité, on estime que les Allemands n’ont simplement pas d’autres solutions et risquent de se trouver bien embarrassés lorsque leur dernier réacteur aura cessé de tourner.

Quant à la Suisse, elle devrait en principe voter dès l’année prochaine sur les deux initiatives populaires «Sortir du nucléaire» et «Moratoire plus» et c’est précisément dans l’attente de ce double scrutin que le Conseil fédéral prépare une nouvelle loi – sorte de contre-projet indirect – qui ne prévoit pour l’heure pas de délai pour l’arrêt des centrales.

Marc-André Miserez


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