Pascal Couchepin défend le secret bancaire devant l’OCDE
A l'issue de la Conférence ministérielle de l'OCDE à Paris, le ministre suisse de l'Economie a déclaré mardi que le secret bancaire n'était pas négociable. Pascal Couchepin a aussi volé au secours du Liechtenstein.
Abandonnant brièvement le sommet social de l’ONU à Genève, Pascal Couchepin a participé mardi au Conseil des ministres de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économique. Comme en témoigne le communiqué final, un grand nombre de thèmes ont été abordés par les ministres des 29 pays membres.
Mais, pour la Suisse, le sujet le plus sensible a été une fois de plus sa place financière et le ministre de l’Economie a de nouveau martelé que le secret bancaire n’était pas négociable. Une position déjà affirmée suite au compromis de Feira sur la fiscalité de l’épargne, accepté la semaine dernière par l’Union européenne.
Sur la base de cet accord, Bruxelles exigera en effet le principe de l’échange d’informations pour les pays qui souhaiteraient adhérer à l’UE. La Suisse, elle, s’était déclarée convaincue que des mesures équivalentes pouvaient être trouvées sans toucher au secret bancaire.
A Paris, Pascal Couchepin a notamment évoqué la solution d’un impôt anticipé réaménagé. Le ministre de l’Economie a également rappelé que Berne demandera des mesures compensatoires, notamment une extension à notre pays des accords de Schengen. Pascal Couchepin a enfin évoqué les conséquences d’une position intraitable de Bruxelles: «Si l’UE ne respecte pas les petits pays, je n’aurais pas de regret si le peuple suisse lui disait non.»
Sur le même sujet, le ministre suisse de l’Economie a pris la défense du Liechtenstein. Il a salué les efforts de la Principauté pour contrôler ses flux financiers, rappelé la «sympathie particulière» que la Suisse a pour le Liechtenstein et le traité d’union douanière qui lie les deux pays. Le ministre suisse s’est également dit convaincu que le Liechtenstein «veut tout faire pour disparaître de cette liste désagréable» de 35 pays pressés de réformer leur système fiscal.
Revenant sur les autres thèmes de la réunion de l’OCDE, Pascal Couchepin a qualifié de bon compromis la révision des principes directeurs de l’organisation à l’intention des entreprises multinationales. Mais ce nouveau code de conduite ne sera pas transposé dans la législation fédérale, a toutefois précisé Pascal Couchepin. Selon le ministre de l’Economie, le gouvernement helvétique demandera à ses multinationales de respecter ce code qui se veut plus contraignant que le précédent, révisé en 1991.
swissinfo avec les agences
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