Protection de la population: la PC suivra un régime minceur
D’ici 2003, la protection civile (PC) perdra les deux tiers de ses effectifs. Le département fédéral de la Défense (DDPS) veut l'intégrer dans un système plus global de protection de la population qui sera essentiellement géré par les cantons.
Durant la guerre froide, la Suisse a mis sur pied une des organisations de protection civile les plus importantes d’Europe occidentale. En 1989, la PC comptait jusqu’à 520.000 hommes et femmes, soit 8 pour cent de la population.
Mais les temps ont changé. Ce ne sont plus les mêmes risques qui planent sur le Vieux Continent et, depuis une dizaine d’années, la protection civile s’est offert un lifting. La nouvelle loi sur la PC de 1995 et le programme d’optimisation de 1990 ont déjà conduit l’organisation à réduire ses effectifs et à redéfinir ses tâches. Une démarche qui est loin d’être achevée.
En effet, selon les lignes directrices du futur plan de la protection de la population, présentées par le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des Sports (DDPS), jeudi à Berne, la protection civile subira encore de sérieuses transformations. D’ici 2003, les effectifs de la PC passeront de 300.000 personnes actuellement à 120.000, dont 15.000 réservistes.
S’agissant de l’obligation de servir, qui sera maintenue, elle sera abaissée à 40 au lieu de 50 ans. Par ailleurs, les personnes ayant accompli leurs obligations militaires ne devront plus effectuer de PC. Un système de recrutement commun avec l’armée devrait d’ailleurs être mis en place.
Côté tâches, la PC restera l’un des piliers de la protection de la population. Mais elle devra acquérir une certaine flexibilité afin de répondre à de nouvelles missions. Elle pourra notamment, dans le cadre d’interventions de longue durée, soutenir d’autres organismes telles que la police ou les sapeurs-pompiers.
Ces transformations de la PC s’insèrent plus globalement dans la réorganisation générale de la protection de la population qui, selon les nouvelles lignes directrices du DDPS, se concentrera à l’avenir sur la gestion des catastrophes et les situations d’urgence.
Une redéfinition des tâches qui passe aussi par une réforme en profondeur et vise notamment à intensifier la collaboration entre les divers organismes impliqués. Ainsi, même si chaque organisation conservera la responsabilité de son activité, les tâches de la protection de la population seront clairement réparties et, surtout, placées sous la conduite d’une direction commune.
Autre nouveauté de taille. A l’avenir, la protection de la population sera en premier lieu placée sous la responsabilité des cantons. Ces derniers, selon le DDPS, pourront ainsi mieux adapter les structures à leurs besoins. De son côté, la Confédération définira les principes généraux et les mesures à prendre en cas de conflit.
Les coûts seront répartis entre les deux partenaires. Les cantons prendront notamment à leur charge les frais occasionnés par la gestion des catastrophes et des situations d’urgence, des domaines directement placés sous leur compétence.
Les cantons et les organisations partenaires se sont d’ores et déjà montrés favorables à ces réformes. Le futur plan directeur de la protection de la population devrait être mis en consultation au printemps 2001.
Vanda Janka
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