SAirGroup s’étend en France: Air Liberté passe dans son giron

Air Liberté, la deuxième compagnie aérienne française, fait désormais partie de SAirGroup. British Airways a vendu l’entier du holding Participations Aéronautiques, qui chapeaute Air Liberté, à un allié du groupe helvétique.

C’est plutôt une mauvaise nouvelle pour les syndicats, qui auraient préféré passer dans le giron d’Air France plutôt que dans celui de SAirGroup et de sa filiale, Swissair.

Les syndicats et les 2 500 salariés d’Air Liberté redoutent les conséquences sociales d’une reprise par le groupe helvétique qui va, sans doute, vouloir regrouper certaines activités, comme la maintenance et l’assistance aéroportuaire.

Selon le quotidien français Le Figaro, certains dirigeants de Swissair évoqueraient déjà une fusion, à terme, des récentes acquisitions de SAirGroup: AOM, Air Littoral et maintenant Air Liberté, qui reste chroniquement déficitaire.

La vente de la compagnie française au groupe helvétique n’est pas une surprise. Surtout depuis le rejet par le vendeur, British Airways, de l’offre d’Air France toujours n°1 dans l’Hexagone.

La Suisse n’étant pas membre de l’Union européenne, SAirGroup n’est pas autorisé à détenir plus de la moitié du capital d’une compagnie aérienne européenne. Comme pour les précédentes prises de contrôle, SAirGroup s’est donc allié à Marine-Wendel, le holding financier d’Ernest-Antoine Sellière, patron des patrons français.

Dans son escarcelle, Air Liberté apporte les «créneaux» d’atterrissage, les fameux «slots» qu’elle possède à l’aéroport d’Orly, une denrée rare et chère, donc stratégique pour irriguer les plates-formes de correspondances de Swissair et de sa filiale Sabena.

Trois ans après la libéralisation du transport aérien en Europe, on est loin d’une vraie concurrence: le ciel français se partage désormais entre les deux géants que sont Air France et Swissair.

Stéphane Meunier, Paris