SIB: une fronde menace Vasco Pedrina
La colère gronde au sein du Syndicat Industrie et Bâtiment (SIB). Manifeste à l'appui, plus de 40 responsables de sections, permanents ou membres de comité, appellent le mouvement à davantage de combativité.
Cette crise interne intervient trois mois avant la tenu du congrès du SIB. Ceci explique sans doute cela. Et le fait que l’actuel président du SIB, Vasco Pedrina, entend solliciter un troisième mandat contribue à envenimer les choses. Sans la citer nommément, le document s’en prend à la direction et à Vasco Pedrina, jugée trop institutionnelle et pas assez proche de la base.
«Avec nos critiques, nous représentons une grande partie des sections», relève Beat Jost, secrétaire du SIB dans le Haut-Valais, revenant sur une information parue dimanche dans Le Matin. Selon Beat Jost, le SIB s’est trop lié aux patrons et partis politiques bourgeois. D’où la perte de confiance des travailleurs à petits et moyens revenus.
Dans leur «Contribution à la discussion syndicale en vue du congrès d’octobre», les signataires mettent ainsi en avant l’érosion des effectifs de 20 pour cent survenue depuis 1996.
Dans une prise de position dimanche, Vasco Pedrina se dit prêt à discuter du manifeste publiquement. Il a également assuré que les différents problèmes qu’il soulève occuperont une place importante lors du congrès du SIB cet automne.
Le long conflit salarial dans la construction continue donc à faire des vagues. Entre l’automne dernier et ce printemps, la lutte entre les partisans de la ligne dure (rattrapage des pertes de pouvoir d’achat après des années de crise) et ceux du compromis avec les patrons avait fait éclater au grand jour les divisions internes au SIB.
Jusqu’au compromis de fin mars, obtenu après l’arbitrage de Pascal Couchepin, la contestation était apparue essentiellement en Suisse romande. Aujourd’hui, le front s’est élargi dans la mesure où la moitié des signataires du document, qui compte 25 pages, provient d’outre-Sarine et du Tessin.
Le manifeste entend susciter la discussion jusqu’au congrès d’octobre du SIB, qui verra son président Vasco Pedrina solliciter un troisième mandat. Les «dissidents» ont déjà menacé de jeter leurs propres candidats dans la course si leurs revendications n’entraînent aucun changement dans la ligne suivie par le SIB.
Réunie samedi à Berne, la conférence professionnelle de la construction du SIB a décidé de revendiquer une augmentation de salaire de 200 francs pour tous les travailleurs du secteur. Dans la perspective des négociations de l’automne, ils fondent leurs exigences sur le retour au beau fixe du climat conjoncturel.
Selon la conférence, les années de vaches maigres ont réduit le pouvoir d’achat des salariés de 8 à 10 pour cent. Le besoin de rattrapage est dès lors important. Le relèvement demandé pour 2001 correspond à une hausse de 4,5 pour cent, inflation comprise. Le salaire minimum devrait en outre être augmenté de 250 francs, ont exigé les délégués.
swissinfo avec les agences
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