Sommets et contre-sommets: l’Appel de Bangkok des ONG
En février dernier, lors de la Conférence de la CNUCED à Bangkok, un groupe d´ONG avait lancé un appel à la mobilisation civile «contre la mondialisation libérale». Le Sommet social de Genève figure bien évidemment à cet agenda 2000 de la contestation.
Plusieurs dizaines d’organisations non gouvernementales et d’associations diverses, internationales et nationales, du Nord et du Sud, ont déjà signé de par le monde cet appel «à se mobiliser en masse et à s’unir contre la mondialisation libérale partout où les principaux dirigeants du monde se rassemblent et se rencontrent».
Tout commence par un constat sur Seattle, à la fin de l’année dernière, et des événements qui, disent-elles, «ont changé les rapports de forces au niveau mondial» entre ceux qui mènent les processus de mondialisation libérale et ceux qui s’y opposent: «Seattle a permis l’expression du rejet international croissant de cette nouvelle forme d’exploitation qui viole à grande échelle les droits des populations, y compris les droits sociaux, économiques, culturels, environnementaux, politiques et démocratiques.»
Les signataires de l’Appel de Bangkok veulent poursuivre leur mouvement de résistance et promouvoir des «alternatives communes», améliorer leurs capacités de mobilisation et renforcer la coopération internationale. Les objectifs qu’ils se donnent sont de lutter en priorité, dans le Nord comme dans le Sud,
· «pour l’annulation de toute la dette des pays en voie de développement, qui, selon les critères édictés par la société civile, est immorale, illégale et dans l’incapacité d’être payée»
· «pour l’arrêt des plans d’ajustement structurel du FMI pour les nations endettées»
· «pour un moratoire sur toutes nouvelles négociations qui augmenteraient le pouvoir et le champ d’action de l’OMC ainsi que pour exclure de la juridiction de l’OMC des sujets tels que l’agriculture paysanne, les services sociaux et les droits de propriété intellectuelle»
· «pour imposer des contrôles et des taxes sur le capital».
Ces ONG ont inscrit une dizaine d’événements à leur agenda comme autant de rendez-vous à ne pas manquer. Le Sommet social de Genève s’y trouve en bonne place. Les animateurs du Comité suisse de l’Appel de Bangkok pensent en tout cas que c’est une bonne occasion d’aller de l’avant «dans la construction d’un réseau international capable de proposer une autre mondialisation et de lutter contre sa marchandisation». Et de préparer une autre mobilisation de masse encore plus importante lors du sommet des chefs d’État qui participeront à l’Assemblée générale du Millénaire convoquée à New York au début du mois de septembre prochain.
Swissinfo
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