Suisse-Chine: un intérêt réciproque
La visite d´Adolf Ogi à Pékin et à Shanghai le confirme. La Chine attire toujours plus les Suisses. Mais les Chinois sont eux aussi de plus en plus nombreux à s´intéresser à la Suisse.
Le président de la Confédération a achevé jeudi sa visite en Chine par une escale à Shanghai. Après la visite d’une exposition sur l’urbanisme de Shanghai, le président de la Confédération a inauguré l’exposition «Switzerland 2000 in Shanghai». Il en a profité pour relever l’intérêt de la ville et de sa région pour l’économie helvétique.
Un quart des exportations suisses vers la Chine sont destinées à cette partie de l’Empire du Milieu, alors que 40 pour cent des investissements directs s’y concentrent. Au total, les investissements suisses en Chine se montent à 4,5 milliards de francs.
Aujourd’hui, on compte 550 entreprises suisses en Chine – dont 300 sous la forme de coentreprises. Preuve de l’intérêt croissant porté par les Suisses à la Chine. Mais la réciproque semble devenir vraie, du moins en ce qui concerne les voyages. Les responsables helvétiques du tourisme, l’un des piliers de l’économie suisse, ont vaillamment bataillé auprès de leurs homologues chinois afin de faire inscrire leur pays à l’itinéraire autorisé à l’étranger pour des ressortissants chinois.
Ils ont obtenu gain de cause, et des groupes de touristes chinois dûment estampillés viennent maintenant faire trois petits tours dans les hauts lieux touristiques de la Suisse, avant de poursuivre leur rapide découverte du monde extérieur. Voilà pour l’endroit.
L’envers du décor est moins engageant. On parle beaucoup aujourd’hui d’émigration clandestine en Europe, de nombreux candidats de pays pauvres convergeant souvent à l’aveuglette vers des nations dites riches.
Les triades mafieuses chinoises n’étant pas nées de la dernière pluie, leurs caïds ont vite repéré le profit à tirer de cette ouverture à double tranchant. Ainsi, des migrants clandestins chinois, munis de faux passeports mais de vrais titres de transport, sont de plus en plus nombreux à débarquer sur sol helvétique.
Il n’y a peut-être pas encore péril jaune en la demeure, mais cette filière aussi ramifiée qu’efficace commence à devenir un vrai casse-tête… chinois pour les services administratifs chargés de s’occuper des réfugiés.
Claude Levenson
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