Swatch va dépenser 2 milliards, mais comment?
Nicolas Hayek, patron du Swatch Group vient de lancer un pavé dans la mare horlogère en annonçant mercredi des investissements pour quelque 2 milliards de francs suisses. Reste à savoir à quoi va servir cet argent.
Il faut d’abord reprendre la situation dans le détail. Aujourd’hui, l’horlogerie mécanique est de plus en plus demandeuse de spiraux, cette petite pièce qui permet au mouvement de fonctionner. Actuellement c’est une entreprise du Swatch Group, Nivarox-Far, au Locle, dans les montagnes neuchâteloises, qui détient le quasi monopole de la fabrication. Seulement, elle n’arrive plus à suivre le rythme des commandes.
Nicolas Hayek a donc décidé d’augmenter fortement les capacités de production de cette unité en injectant 20 millions de francs afin de construire une nouvelle usine de production, à Fontaines, un petit village du canton de Neuchâtel. De plus, le Swatch Group tente de s’approprier un bon nombre de ses fournisseurs, que ce soit dans le domaine des boîtes de montres, des cadrans, des verres et autres aiguilles, un secteur dans lequel il vient de s’implanter en rachetant Universo, le premier producteur d’aiguilles suisses.
Mais, même si les fournisseurs se vendent cher, le Swatch Group ne trouvera pas à investir 2 milliards de francs. Tout au plus avec 150 millions, en étant très large, il peut se payer ce qui lui manque. Où va donc aller le reste? Pour l’instant rien n’est sûr mais on sait que Nicolas Hayek est sur les rangs pour racheter les Manufactures horlogères, LMH, qui regroupent Jaeger-LeCoultre, IWC et l’allemand Lange & Söhne, des manufactures dont Vodafone-Mannesann veulent se défaire.
Et comme on parle d’un prix de vente oscillant entre 1,7 et 2 milliards de francs l’annonce d’investissements de 2 milliards par le Swatch Group fait réfléchir. Cela précisé, le délai pour les offres de rachat de LMH était échu le 14 juillet. Donc, rien n’est encore décidé. Alors l’annonce du Swatch Group, intox, pression, ou information à lire entre les lignes? L’avenir répondra bientôt.
Eric Othenin-Girard
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