Swisscom dévoile sa stratégie et veut couper ses liens avec la Confédération
Swisscom va concentrer ses forces sur trois axes stratégiques: les activités internationales, la communication mobile, qui pourrait entrer en Bourse, et enfin le commerce électronique via une alliance avec La Poste.
Swisscom va concentrer ses forces sur trois axes stratégiques: les activités internationales, la communication mobile, qui pourrait entrer en Bourse, et enfin le commerce électronique via une alliance avec La Poste.
Puisque sur le marché helvétique Swisscom perd des parts de marché, l’opérateur mise sur un développement de ses affaires dans les pays voisins. Ainsi, par exemple, l’acquisition de debitel semble porter ses fruits. L’an dernier, cette entreprise allemande de télécommunication a séduit plus de 200 000 nouveaux clients par mois. Elle compte désormais 5,5 millions d’utilisateurs. Swisscom possède aussi des filiales ou des prises de participation en Italie, en France et en Autriche.
Au niveau de la téléphonie mobile, avec 2,5 millions de clients Swisscom reste largement le leader du marché national. Pour faire face aux investissements massifs que nécessitera la construction du réseau Natel de troisième génération, le géant bleu envisage une mise en Bourse de sa division de communication mobile.
Troisième axe, le commerce électronique (e-business). Swisscom a ouvert un portail Business-to-Business (B2B) pour les échanges interentreprises sur Internet. Cette plate-forme électronique propose une galerie marchande virtuelle destinée aux transactions entre les sociétés et leurs fournisseurs. Dans un premier temps, le site se concentrera sur les besoins des grandes entreprises puis il s’ouvrira aux PME.
Pour devenir un acteur principal de l’e-business au niveau européen, Swisscom a conclu une alliance avec La Poste en vue de développer des services comme le trafic des paiements ou la logistique.
Tous les spécialistes estiment que le B2B est un marché au fort potentiel de croissance car il permet aux entreprises de réaliser des économies de gestion et d’administration. Selon la banque genevoise Darier Hentsch, le B2B devrait atteindre 1300 milliards de dollars par an en 2003, soit dix fois plus que les transactions B2C (Business-to-Consumer) qui relient Internet aux consommateurs.
Par ailleurs, Markus Rauh, président du Conseil d’administration de Swisscom, estime que «seul le statut de société anonyme de droit privé nous permettra d’avoir la marge de manoeuvre nécessaire pour assurer l’avenir». Il plaide donc pour l’abrogation de la loi sur l’entreprise de télécommunications qui prévoit notamment que la majorité des actions doit rester en mains de la Confédération. Berne détient actuellement 65,5 pour cent du capital de l’ex-monopole.
Enfin, probablement pour se faire pardonner les 6000 suppressions de postes annoncées début avril, Swisscom va acquérir 60 000 de ses actions pour les attribuer à ses collaborateurs. Un peu de baume au coeur pour ceux qui perdront leur emploi. Au cours actuel, cela représente une dépense de plus de 37 millions de francs.
Rappelons que l’an dernier, le chiffre d’affaires de Swisscom a progressé de 6,7 pour cent à 11,16 milliards de francs pour un bénéfice net de 2,39 milliards (plus 54 pour cent). Des résultats dus surtout à l’intégration de debitel et à des bénéfices extraordinaires.
Luigino Canal
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