Swisscom, DiAx et Orange chassent les abonnés mobiles fantômes

La tendance est de proposer des abonnements d'une durée minimale de deux ans. Keystone

Les sociétés de télécommunications veulent réduire les offres d'appareils cellulaires gratuits et les remplacer par des programmes de fidélisation des clients.

Changement de stratégie marketing chez les opérateurs suisses de téléphonie mobile. Les promotions, qui proposent des téléphones gratuits ou à très bas prix si le client souscrit un abonnement, vont être limitées.

Actuellement, pour s’offrir un téléphone neuf, il suffit de conclure un nouveau contrat (à 20 ou 25 francs par mois selon l’opérateur) et de le résilier immédiatement après la période minimale imposée. On utilisera toujours son ancienne carte SIM alors que la nouvelle disparaîtra au fond d’un tiroir.

Résultat: le client possède un appareil dernier cri pour moins de 200 francs, alors que l’opérateur se retrouve avec un abonné fantôme qui lui a coûté de l’argent, car il doit verser entre 200 et 400 francs au vendeur qui a conclu le contrat. Bien que les opérateurs refusent de communiquer des chiffres, il est clair que ces abonnés volages ont fortement grevé leurs recettes.

Pour contrer ce phénomène, Swisscom, diAx et Orange vont augmenter la durée minimale de l’abonnement de six à douze mois et lancer des programmes de fidélisation. Plus le client utilisera les services d’un opérateur, plus il bénéficiera des réductions. Les commissions versées aux vendeurs vont aussi être réduites.

Obnubilés par leur lutte pour la conquête du marché, les trois opérateurs helvétiques ont pêché par naïveté. En France, les offres «abonnement et téléphone» ont été soumises dès le départ à la signature d’un contrat minimal de 18 ou 24 mois. En plus, souvent les appareils sont «bloqués» pour qu¹ils ne fonctionnent qu’avec une carte de l’opérateur qui propose le package.

Si on se fie aux chiffres annoncés par les sociétés, près de 4 millions de Suisses possèdent un cellulaire. Swisscom, diAx et Orange enregistreraient quelque 160 000 nouveaux clients chaque mois. A ce rythme, à la fin de l’année, plus de 65 pour cent de la population détiendra un GSM. Mais, derrière ces statistiques vertigineuses il y a un bug. Un client peut être abonné auprès d’un opérateur sans utiliser ses services. Les chiffres sont donc gonflés.

Reste à savoir quelles sont les vraies données du marché. Swisscom annonce 2,6 millions d’abonnés mobiles, diAx 670 000 et Orange 600 000. Mais combien chaque opérateur a-t-il de clients qui utilisent réellement ses services? Bien que les sociétés sachent parfaitement si un numéro est en fonction ou non, il est impossible d’obtenir ce genre d’informations, classées «top secret».

Luigino Canal