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Télécoms: le Conseil fédéral veut accélérer la libéralisation

Le processus de privatisation de Swisscom s'accélère. Keystone

Le gouvernement a ficelé un paquet, mardi. D’un côté, il envisage de poursuivre la privatisation de Swisscom, la participation de l’Etat pouvant à terme devenir minoritaire. D’un autre côté, le Conseil fédéral prévoit la création d’une banque postale.

Moritz Leuenberger, le socialiste, ministre de la communication et le radical Kaspar Villiger, responsable des finances, sont venus ensemble présenter ce paquet de mesures. Une manière de souligner le compromis auquel le Conseil fédéral est parvenu sur le dossier de la poste et des télécommunications.

A propos de Swisscom, tout d’abord, le gouvernement souligne la nécessité d’en poursuivre la privatisation. La concurrence internationale est de plus en plus rude et va obliger l’opérateur suisse à conclure des alliances. Or, le principe de la participation majoritaire de l’Etat ne laisse pas assez de marge de manoeuvre à Swisscom. La vente de 15 pour cent des actions (la Confédération en possède actuellement 65 pour cent) ne suffirait pas.

Le Conseil fédéral veut donc réviser la loi et se voir attribuer la compétence de vendre les actions de Swisscom. Mais il prévoit tout de même de garder, même si sa participation devait être minoritaire, une sorte de droit de veto en cas de reprise du géant bleu par d’autres sociétés.

En ce qui concerne la Poste, là encore, les projets du gouvernement tournent autour d’un maître mot: libéralisation. Il s’agit de la préparer à une concurrence européenne accrue et de lui permettre de maintenir un important réseau de bureau, dans l’ensemble du pays, sans indemnités publiques supplémentaires. La solution: faire en sorte que la Poste développe ses services financiers, en créant une banque postale.

Coût de l’opération, pour la Confédération: plus de 6 milliards de francs. Plus d’un milliard allant à une augmentation du capital de la Poste, indispensable pour créer un établissement bancaire, le reste servant au financement de la caisse de pension du géant jaune. Et c’est l’éventuelle vente d’une partie des actions de Swisscom qui permettrait de couvrir ces montants.

A cela s’ajoutent des mesures d’accompagnement pour les régions qui seront touchées par ce bond en avant dans la libéralisation et dont le financement passera par le budget ordinaire. Le dossier est donc bien ficelé, les concessions politiques équilibrées, et le gouvernement entend le faire progresser rapidement. Un projet de modifications législatives devrait être prêt d’ici à la fin de l’année.

Reste à savoir si ce paquet résistera tel quel au débat qui s’annonce déjà. A gauche, certains s’inquiètent d’une nouvelle privatisation de Swisscom, voire de celle de la Poste. Le Parti socialiste parle d’ailleurs d’une «stratégie à bon marché». A droite, c’est la création par l’Etat d’une banque postale qui est vue d’un mauvais oeil. En outre, les radicaux, ainsi que l’UDC préféreraient que la vente des action bleues serve à réduire la dette de la Confédération.

Autre réaction, celle de la bourse. Le titre Swisscom s’est brièvement envolé à l’annonce du projet du Conseil fédéral, pour atteindre les 611 francs, avant de terminer la journée à 600 francs, soit une hausse de 2 pour cent.

Pierre Gobet


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