Un front anti-Swissair pourrait naître chez les employés d’Air Liberté
SAirGroup, le holding qui chapeaute Swissair, semble sur le point de finaliser son rachat de 49 pour cent d'Air Liberté. Malgré une suspension de leur mouvement de grève, les 2 500 salariés d'Air Liberté restent sur leurs gardes
SAirGroup, le holding qui chapeaute Swissair, semble sur le point de finaliser son rachat de 49 pour cent d’Air Liberté. Malgré une suspension de leur mouvement de grève, les 2 500 salariés d’Air Liberté restent sur leurs gardes
C’est l’histoire d’une petite compagnie aérienne qui n’a jamais vraiment trouvé ses marques. Au grand dam de son personnel, lassé d’être ballotté entre le créateur d’Air Liberté, l’entrepreneur tunisien Lofthi Bellassine, son actuel propriétaire, British Airways, et son repreneur désigné SAirGroup.
L’histoire d’un personnel frustré de voir qu’Air Liberté est surtout courtisée pour ses créneaux aéroportuaires et des dessertes domestiques françaises, non pour ses perspectives de rentabilité propre. En résumé, les pilotes, les hôtesses et le personnel au sol de la petite compagnie privée française savent qu’ils ne pèsent pas lourd dans le deal en train de se négocier entre Berne et Londres.
Pour British Airways, en proie à des difficultés financières, l’objectif est de se débarrasser de ce que les Anglais considèrent comme un vilain petit canard hexagonal. Tandis que pour SAirGroup, le holding qui chapeaute Swissair, l’intérêt est avant tout commercial: disposer d’un nouveau partenaire à intégrer au programme de fidélisation Qualiflyer, et étoffer le réseau du SairGroup au dessus de l’Europe communautaire.
Pas facile donc pour le personnel d’Air Liberté de croire dans ces conditions à un avenir radieux. La question, maintenant, est de savoir si la peur va l’emporter chez les salariés, ce qui pourrait les conduire à mener la vie rude au SAirGroup. Ou si au contraire, les responsables de Swissair et leurs associés du groupe hexagonal Marine Wendel sauront désamorcer cette bombe sociale, avant qu’elle n’explose en plein vol.
Richard Werli, Paris
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