Vache folle: le dépistage français sera…suisse
C'est au test conçu par l’entreprise Prionics, un laboratoire zurichois, que la France a décidé de faire confiance pour le dépistage des cas de vache folle. Pourtant, deux autres tests, l'un français et l'autre irlandais étaient en concurrence.
Pour le ministre français de l’Agriculture Jean Glavany, les mois à venir risquent d’être décisifs pour ce dossier très sensible qu’est celui de la vache folle. En décidant d’introduire une campagne de dépistage à grande échelle, qui obligera les éleveurs à faire examiner les cadavres de toutes leurs bêtes mortes, la France sait en effet qu’une recrudescence des cas jusque-là déclarés est très probable.
Quand le test développé par l’entreprise Prionics avait été généralisé en Suisse au printemps 1999, beaucoup de cas non connus d’Encéphalopathie Spongiforme bovine (ESB) étaient ainsi apparus. Une preuve de fiabilité qui, dit-on, est largement à l’origine du choix de l’administration française en faveur du test mis au point par le laboratoire helvétique.
Sur le plan commercial, ce premier contrat d’importance conclu par Prionics pourrait vite en amener d’autres. Premier pays de l’Union Européenne à prôner un large dépistage, la France compte profiter de sa présidence de l’Union européenne à partir du 1er juillet pour convaincre ses partenaires de faire de même.
L’objectif de Paris est en particulier de contraindre la Grande-Bretagne et l’Allemagne à s’aligner sur les positions hexagonales, afin que soit réexaminé à la lumière des résultats de ce dépistage la question cruciale de l’embargo sur les importations de viande.
Pour la France, l’adoption du test suisse de l’ESB est donc une étape supplémentaire sur la voie du principe de précaution, selon lequel les risques pour la santé publique doivent être désormais prioritaires dans les prises de décision de l’administration.
Richard Werly, Paris
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