Grève à l’entreprise bulloise Progin, menacée de faillite

(Keystone-ATS) Les employés de l’entreprise Progin à Bulle (FR) se sont mis en grève lundi matin. Ils dénoncent le non-paiement des salaires par l’entreprise de construction métallique, menacée de faillite. Le canton est accusé d’empêcher une solution.
Les employés ont été informés la semaine passée de la situation « déplorable » de la société, indique lundi le syndicat Unia. Dans une déclaration transmise vendredi à La Liberté, l’entreprise a informé que les négociations sur une reprise avaient échoué, notamment en raison « des exigences des partenaires financiers », et qu’un juge se prononcerait mardi sur une potentielle mise en faillite.
Dans l’intervalle, les salaires d’août n’ont pas été versés. « Devant l’urgence et la situation floue », les employés ont décidé le blocage des activités de l’entreprise le temps de trouver une issue satisfaisante avec la direction de l’entreprise, écrit Unia. Ils ont stoppé le travail lundi à 06h30 et sont entrés en grève.
Dizaines de grévistes
Progin emploie environ 160 personnes à Bulle. La moitié d’entre elles a déjà été embauchée par des entreprises de la région, notamment par le voisin Sottas. Lundi, une septantaine de personnes ont voté la grève, a précisé à Keystone-ATS Yannick Ferrari, d’Unia Fribourg. Environ 50 à 60 étaient présentes en début d’après-midi pour tenir le piquet de grève.
Le personnel est en colère contre la direction, souligne M. Ferrari. Selon lui, les discussions avec l’entreprise se passent toutefois bien. Au-delà des salaires, les employés ont notamment obtenu le paiement des allocations familiales et de différentes indemnités (maladie, accident, AI, etc.), « tout ce qui a trait aux assurances sociales ».
Le canton pointé du doigt
Dimanche, lors d’une rencontre avec des représentants d’Unia, la direction de Progin s’est montrée ouverte au dialogue, note le syndicat. Elle s’est dite prête à utiliser le cash-flow restant pour payer les sommes dues aux travailleurs.
Mais, d’après la direction, le commissaire chargé de la supervision de la faillite bloque activement tout paiement auprès des employés. Unia exhorte le canton de Fribourg à ne pas faire obstacle aux solutions que les partenaires sociaux pourraient trouver. Il demande au canton « d’être une partie de la solution, pas du problème ».
Indemnités prévues
Des indemnités en cas d’insolvabilité pourront être versées dès que la faillite sera prononcée, a indiqué la Direction cantonale de l’économie (DEEF), interrogée par Keystone-ATS. Elles couvrent les salaires en cas de faillite ou de sursis concordataire pour les quatre derniers mois de rapport de travail si ceux-ci s’avèrent impayés.
Une simplification de la procédure par la Caisse publique de chômage et le Service public de l’emploi permettra d’accélérer l’inscription auprès de l’ORP et le versement des indemnités. L’objectif est de verser cette semaine encore au moins une partie des indemnités à chaque personne concernée afin qu’elle puisse subvenir à ses besoins les plus urgents, ajoute la DEEF.
Le Service public de l’emploi est en contact étroit avec l’entreprise et avec le syndicat Unia.