Une messe en l’honneur de la Garde suisse pontificale
Le pape Benoît XVI a célébré samedi une messe en la basilique Saint-Pierre à l'occasion des 500 ans de la Garde suisse au Vatican.
Présent lors des cérémonies, le président de la Confédération Moritz Leuenberger a été reçu en audience privée par le souverain pontife.
Benoît XVI a salué ses gardes qui, «motivés par l’amour du Christ et de l’Eglise, se mettent au service du pape et de ses successeurs» et sont «prêts à donner leur vie» pour défendre le Saint-Père.
Selon lui, les gardes suisses montrent qu’il est possible aujourd’hui encore de suivre «l’idéal de vie» évoqué par saint Paul, qui mêle sagesse et recherche de la paix.
Le pape a salué aussi (en français) les témoignages des anciens gardes suisses, qui ont effectué «une marche extraordinaire» de Bellinzone à Rome, sur les traces du premier contingent appelé au Vatican par le pape Jules II en 1506.
La basilique Saint-Pierre était pleine à craquer pour cette messe, concélébrée par les trois cardinaux helvétiques et le président de la Conférence des évêques suisses (CES), Amédée Grab.
Parmi les personnalités présentes figuraient le président de la Confédération Moritz Leuenberger et le chef de l’armée Christophe Keckeis.
Au cours de cet office, le choeur et l’orchestre de l’Opéra de Zurich et des choeurs fribourgeois et lucernois ont interprété des extraits de la Messe du Couronnement, ainsi que d’autres oeuvres de Mozart.
Selon un communiqué du Département fédéral des transports (DETEC), il s’agissait du «cadeau» du président de la Confédération à Benoît XIV.
Pour la séparation Eglise-Etat
Seul un dialogue fructueux entre les différentes religions peut permettre une cohabitation pacifique, a déclaré le président de la Confédération après la rencontre entre les deux hommes.
Fils d’un pasteur protestant, Moritz Leuenberger a relevé l’importance de l’oecuménisme entre les différentes confessions chrétiennes.
La discussion a aussi porté sur les rapports entre Eglise et Etat. Le ministre s’est dit convaincu que la séparation (comme à Genève ou Neuchâtel) est la meilleure solution. Car «si les pasteurs sont payés par l’Etat, ils perdent leur liberté à le critiquer».
Par contre, les critiques que le Saint-Père avait récemment adressées à la Suisse pour différentes législations (partenariat enregistré pour les couples homosexuels, légalisation de l’avortement) n’ont pas été abordées.
Des valeurs communes partagées
Selon Moritz Leuenberger, cette discussion d’une vingtaine de minutes s’est révélée «d’un haut niveau intellectuel, voire quasi-théologique».
Ce dernier a également souligné les valeurs communes partagées par Berne et le Saint-Siège. Notamment la conviction que la violence ne pourra jamais déboucher sur la paix.
Le président de la Confédération a ensuite assisté à la prestation de serment des 33 nouveaux gardes suisses. Une cérémonie qui a lieu chaque année le 6 mai.
swissinfo et les agences
– La Garde Suisse Pontificale a été créée le 22 janvier 1506 par le pape Jules II.
– Le 6 mai 1527, 147 gardes suisses sont morts en défendant le pape Clément VII face aux troupes de l’empereur germanique.
– Depuis, l’assermentation des nouveaux gardes a lieu chaque année le 6 mai.
– Aujourd’hui composée de 110 hommes, la Garde suisse est l’armée la plus ancienne et la plus petite du monde.
– Pour pouvoir entrer dans cette armée, il faut être suisse, de sexe masculin, catholique, âgé de 19 à 30 ans, célibataire au moment du recrutement, mesurer au minimum 1,74 mètres, avoir effectué son service militaire en Suisse et être au bénéfice d’une maturité ou d’un certificat fédéral de capacité professionnelle.
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