Des perspectives suisses en 10 langues

L’Ensemble Fratres, la passion des instruments anciens

(Keystone-ATS) Pour Pâques, les cordes organiques de l’Ensemble Fratres résonneront dans l’église St-Laurent à Lausanne. Le quatuor, qui défend avec passion les couleurs de la musique sur instruments anciens, interprète samedi “Les Sept Dernières Paroles du Christ” de Joseph Haydn.

Depuis 2020, l’Ensemble Fratres organise chaque année son festival à Lausanne. “Nous avions la volonté de proposer régulièrement des concerts dans un même lieu, pour avoir la liberté de créer notre propre saison, choisir nos propres programmes”, explique le violoniste Nicolas Penel, lors d’un entretien avec Keystone-ATS.

Soutenu par une association, qui l’aide à gérer les aspects matériels et de promotion, l’ensemble propose des pièces issues des répertoires baroque, classique et préromantique: Vivaldi, Mozart, Mendelssohn, Bach ou Haydn, entre autres. Il se produit autant en quatuor qu’en formations plus larges, avec des invités, et collabore en parallèle avec des choeurs de la région.

Du boyau

Particularité du groupe, Fratres joue exclusivement sur instruments anciens, équipés de cordes en boyaux. Par rapport aux cordes en métal, le boyau offre un son plus organique. Il n’est pas produit en masse mais fabriqué par des artisans en Italie et en Angleterre.

Un choix qui s’est fait naturellement, il y a une vingtaine d’années. “Nos maîtres d’alors nous ont montré la voie de la musique ancienne, le déclic définitif a eu lieu avec la rencontre du luthier et archetier Luc Breton”, résume le violoniste.

“Nous avons pris le temps de maîtriser ces sons particuliers. Fratres, c’est une synergie entre corps de métiers: musiciens, facteur d’instruments, professeurs et ingénieur du son”, ajoute Mathieu Rouquié, violoncelliste du groupe, qui a rencontré Nicolas Penel sur les bancs du Conservatoire de Genève en 2004.

Mystère pour le Carême

Les interprétations du quatuor respirent la joie de vivre, et célèbrent les surprises et les contrastes puissants. Et le public répond présent. Pour Fratres, qui a à son actif plus de 300 concerts depuis sa création en 2010, il est important que leur musique soit accessible. Les concerts de l’église St-Laurent sont libres d’entrée, un chapeau attend des dons à la sortie.

Samedi soir, Fratres jouera une pièce qui les accompagne depuis longtemps, les “Sept dernières paroles” de Haydn dans sa version pour quatuor, une oeuvre de commande que le maître viennois a composée en 1786 pour le Vendredi saint.

“Une oeuvre mystérieuse, pleine d’intériorité et de dramaturgie”, lance, enthousiaste, Mathieu Rouquié. Et prévue pour être jouée à un moment bien précis, “on ne la jouerait pas à Noël!”. Des notions évidentes à l’époque de Haydn, qui ont peu à peu disparu dans la culture moderne globalisée.

Pour la première fois, l’ensemble a ses affiches officielles en ville de Lausanne pour annoncer le concert. L’avant-dernier de la saison, avant le final du 27 avril, où le public pourra entendre des concerti pour violon de Vivaldi et Leclair. En attendant la prochaine saison.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision