L’interdiction des transgenres dans l’armée américaine suspendue

Une juge fédérale américaine a suspendu mardi l'interdiction ordonnée par le gouvernement américain des transgenres dans l'armée. Elle a invoqué le principe d'égalité.
(Keystone-ATS) Citant la déclaration d’indépendance des Etats-Unis selon laquelle « tous les êtres humains sont créés égaux », la juge fédérale de Washington a suspendu à partir du 21 mars un décret du président américain Donald Trump excluant les transgenres des forces armées.
« Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre », avait-il déclaré le 27 janvier en Floride, avant de préciser, dans l’avion du retour vers Washington, avoir signé un décret en ce sens.
« Exprimer une fausse ‘identité de genre’, divergente du sexe d’un individu ne peut satisfaire aux normes rigoureuses nécessaires au service militaire », peut-on notamment lire dans le décret. Un groupe de personnes transgenres, militaires ou souhaitant le devenir avaient alors contesté ce décret en justice.
15’000 transgenres dans l’armée
Le gouvernement américain pourrait avoir « défini une politique établissant un équilibre entre la nécessité pour le pays d’une armée préparée et le droit des Américains à l’égalité de protection devant la loi », écrit la juge.
Mais le décret contesté « n’est pas cette politique », estime-t-elle, lui reprochant d’être « empreint d’hostilité » envers les personnes transgenres, sans justification légale ou rationnelle à leur exclusion des forces armées.
En vertu de ce décret, le ministère américain de la défense a indiqué en février son intention non seulement d’arrêter le recrutement des transgenres dans les forces armées, mais aussi d’en expulser ceux qui en font déjà partie, sauf dérogation spéciale.
Le nombre de personnes transgenres dans l’armée américaine serait de 15’000 sur environ deux millions de militaires, d’après les estimations.