L’ONU demande l’abrogation du décret éliminant les partis au Mali

L'ONU veut l'abrogation du décret de mardi de la junte malienne qui élimine les partis politiques. Vendredi à Genève, le haut commissaire aux droits de l'homme Volker Türk a estimé que ce dispositif menaçait de supprimer toute opposition dans le pays.
(Keystone-ATS) « Toute restriction de la participation politique doit être conforme aux obligations internationales du Mali en termes de droits humains », a affirmé l’Autrichien. Au moins trois opposants ont été arrêtés après des manifestations contre l’élimination prévue des partis et leur situation n’est pas connue.
Le haut commissaire dénonce plusieurs disparitions forcées depuis au moins 2021. Plusieurs experts onusiens, qui ne s’expriment pas au nom de l’organisation, avaient déjà demandé il y a quelques jours de mettre un terme à cette éradication des partis politiques.
M. Türk souhaite que les autorités relâchent les détenus politiques et rétablissent « entièrement les droits politiques dans le pays ». Les libertés fondamentales doivent être garanties, ajoute-t-il.
Il demande que les autorités provisoires, au pouvoir depuis 2020, arrêtent de prolonger la période avant des élections. Un calendrier pour le scrutin devrait être dévoilé sans délai, selon lui.
Cette situation est ciblée alors que les violences affectent les Maliens. Selon des sources crédibles mentionnées par l’ONU, le nombre de violations des droits humains a augmenté d’environ 120% entre 2023 et l’année dernière.
Des groupes armés, notamment l’Etat islamique (EI) et des individus tuent et enlèvent des civils et des violences sexuelles ont été identifiées. Le mois dernier, l’armée, accompagnée de militaires étrangers membres du groupe russe Wagner, ont aussi tué des dizaines de personnes, a également affirmé l’ONU. Elle demande que les responsables de ces exécutions soient poursuivis.