L’homéopathie ne sera plus remboursée en France d’ici un an et demi

(Keystone-ATS) L’homéopathie ne sera plus remboursée par la Sécurité sociale en France d’ici un an et demi, a tranché mardi le gouvernement. Il s’est rangé à l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) qui avait conclu à l’absence d’efficacité avérée de ces produits pharmaceutiques.
Dès le 1er janvier prochain, les petites granules aujourd’hui remboursées à 30% ne le seront plus qu’à 15%, puis ce taux tombera à zéro en 2021, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Santé. Une décision en deux temps qui ne satisfait ni laboratoires ni les « anti-homéopathie ».
Cette « période de transition » permettra de « se laisser le temps de la pédagogie » auprès des patients. Elle « laissera aussi le temps aux industriels de s’organiser », a plaidé la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Pas de moratoire
La ministre adresse donc une fin de non recevoir aux laboratoires, qui avaient plaidé pour un « moratoire » sur la question du remboursement et pour un « débat parlementaire », après la publication fin juin de l’avis scientifique accablant de la HAS. Cet organisme chargé d’évaluer les médicaments avait conclu que les produits homéopathiques n’avaient « pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d’un remboursement ».
Le groupe français Boiron, leader mondial de l’homéopathie, a demandé à être reçu « en urgence » par le président Emmanuel Macron. Il a affirmé qu’il ferait « tout pour combattre » une décision « qui va à l’encontre d’une pratique éminemment populaire ». Les laboratoires assurent qu’un déremboursement menacerait 1300 emplois (1000 chez Boiron, et 300 chez le français Lehning et le suisse Weleda).