L’UE donne 3 mois à Athènes pour mieux gérer sa frontière
(Keystone-ATS) L’UE a lancé vendredi un ultimatum de 3 mois à la Grèce pour qu’elle s’attaque aux « sérieuses défaillances » dans la gestion de l’afflux de migrants à sa frontière maritime avec la Turquie. Elle ouvrirait ainsi sans le dire la voie à la suspension des accords Schengen.
Selon une source européenne, la décision a été approuvée par un conseil ministériel européen malgré l’opposition de la Grèce. Celle-ci a trois mois pour mettre en pratique une cinquantaine de recommandations afin de durcir ses contrôles aux frontières.
La mise en oeuvre de ces recommandations paraissant inenvisageable, l’appel lancé par les Européens ouvre la voie à l’application de règles autorisant les Etats membres à instaurer des contrôles à l’intérieur des frontières de l’espace Schengen pour une durée pouvant atteindre deux ans.
Responsables et diplomates européens assurent que l’objectif n’est pas d’isoler ou de stigmatiser la Grèce, mais de permettre le rétablissement de contrôles aux frontières, entre l’Allemagne et l’Autriche notamment, sans contrevenir aux traités.
Pression sans précédent
Dans un rapport, la Commission européenne reconnaît la pression sans précédent mise sur la Grèce par la crise migratoire, la plus grave depuis 1945, avec l’arrivée de près de 900’000 migrants par la mer Egée en 2015.
« L’afflux massif est de nature telle qu’il aurait mis le contrôle de la frontière extérieure de n’importe quel Etat membre sous pression extrême », admettent les Etats membres dans un document dont l’AFP a eu copie.
Mais ils considèrent la résolution de certaines défaillances comme une priorité afin de ne pas mettre en péril le principe de libre-circulation à l’intérieur de l’espace Schengen, un des piliers de la construction européenne.
« Le fonctionnement global de l’espace Schengen est en grave danger, et il faut agir de façon urgente », soulignent les Etats membres à l’attention de la Grèce.