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La Suisse célèbre les 25 ans de son adhésion à la Banque mondiale

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a pris la parole à Berne à l'occasion des 25 ans de l'adhésion de la Suisse à la Banque mondiale et au FMI (archives). KEYSTONE/EPA/FELIPE TRUEBA sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse célèbre les 25 ans de son adhésion à la Banque mondiale (BM) et au Fonds monétaire international (FMI). Pour marquer l’événement, le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman a reçu mercredi à Berne le président de l’institution Jim Yong Kim.

M. Schneider-Ammann a ouvert la cérémonie marquant le jubilé par une allocution de bienvenue, avant le discours de Jim Yong Kim. S’en est suivi un panel de discussion en présence de Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, secrétaire d’Etat et directrice du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), ainsi que d’Axel van Trotsenburg, vice-président de la Banque mondiale.

Mark Herkenrath, directeur d’Alliance Sud, et Ivo Menzinger, en charge des partenariats mondiaux auprès du réassureur Swiss Re, ont aussi pris part au débat.

Critiques de toutes parts

Si la Suisse compte 25 ans de présence à la BM, son adhésion ne s’est pas faite sans heurt. Le peuple a finalement accepté par 56% des votants d’adhérer à l’organisation internationale et au FMI, les institutions de Bretton Woods, le 17 mai 1992.

Berne allouait des fonds à la BM depuis les années 1960. Mais la Suisse n’y avait qu’un statut d’observateur. La question de son adhésion s’est posée à plusieurs reprises, avec à chaque fois une réponse négative. En 1982, le Conseil fédéral a fini par se prononcer en faveur d’une adhésion, sans toutefois fixer de date, ni de conditions.

A la dissolution de l’Union soviétique au début des années 1990, un 23e siège destiné à la Russie est créé. La Suisse y a alors vu l’opportunité d’avoir un siège au conseil exécutif. Elle s’est alliée avec les républiques d’Asie centrale de l’ex-Union soviétique et la Pologne pour y former un groupe de vote et obtenir ainsi un 24e siège.

Mais ce 24e siège a suscité beaucoup de critiques tant de la gauche que de la droite en Suisse. Des organisations non gouvernementales et des associations actives dans le développement s’en sont aussi prises à ce projet. Au final, une centaine d’organisations ont lancé un référendum contre l’adhésion.

« Pas assez démocratique »

Les conditions relatives à l’octroi de crédits aux pays en développement étaient notamment critiquées, explique à l’ats l’ambassadeur Raymund Furrer, directeur de la coopération et du développement économiques au SECO. Il était reproché à la BM de trop intervenir dans les budgets des pays via ses programmes d’ajustement structurel et cela au détriment de mesures sociales.

Dans le même temps, l’attribution d’énormes crédits contribuait à l’endettement des régions soutenues, arguaient les opposants. En outre, la structure de décision de la BM était considérée comme antidémocratique. Les 189 pays membres actuellement sont représentés par 25 administrateurs.

Seuls les plus grands actionnaires détiennent une place au conseil d’administration. Il s’agit des Etats-Unis, du Japon, de la Chine, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne et de la France. Sans oublier l’Arabie saoudite. Les autres membres du conseil d’administration sont les groupes de vote. Et la part de vote que reçoivent les pays dépend de l’argent versé.

Fenêtre sur le monde

Finalement validée par le peuple, l’adhésion aux institutions de Bretton Woods a représenté pour la Suisse une ouverture sur le monde. « Faire partie d’importantes organisations internationales permet de jouer un rôle actif dans la politique mondiale de développement », poursuit Raymund Furrer.

Créée en 1944 à Bretton Woods dans le New Hampshire au nord-est des Etats-Unis, la BM emploie plus de 10’000 collaborateurs issus de 170 pays. Elle dispose de plus de 130 antennes à travers le monde, selon son site internet. Sur sol helvétique, l’organisation possède un bureau à Genève.

L’institution a pour mission de lutter contre la pauvreté. Elle s’est fixée pour objectif de faire en sorte que la part de la population mondiale avec moins de 1,9 dollar (1,82 franc) par jour passe sous la barre des 3% d’ici 2030.

Le FMI est quant à lui chargé d’assurer la stabilité du système monétaire et financier international. Il a, par exemple, joué un rôle décisif dans la lutte contre la crise financière en endossant la fonction de conseiller et en octroyant des crédits, souligne le Département fédéral des finances (DFF) sur son site internet.

La Suisse y dirige un groupe de vote, le « Helvetistan », qui comprend notamment la Pologne, la Serbie et le Kazakhstan. Les assemblées du FMI et de la BM se tiennent chaque année à Washington.

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