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Le canton de Fribourg veut mieux lutter contre les déchets sauvages

Le canton de Fribourg veut s'attaquer à la dégradation de la situation en matière de déchets sauvages, en particulier les détritus de petite taille (archives). KEYSTONE/LAURENT DARBELLAY sda-ats

(Keystone-ATS) Le canton de Fribourg veut lutter contre les déchets sauvages. Le phénomène, connu sous le nom de littering, sera combattu par l’instauration d’amendes pour ceux jetteront leurs détritus dans les rues ou la nature.

Le Grand Conseil a accepté de modifier la loi sur la gestion des déchets par 90 voix contre une et 6 abstentions. Le député Hubert Dafflon (PDC), rapporteur du projet, a d’emblée indiqué que l’adaptation marquait « un certain échec par rapport à la prévention dans notre société », rappelant avoir grandi avec la culture du « propre en ordre ».

« Après les grandes décharges publiques dans les années 1960, puis le brûlement des déchets encore dans les villages dans les années 1990, voici le temps des déchets sauvages », a relevé Hubert Dafflon. « Si même les radicaux estiment qu’il faut légiférer, c’est qu’il y a un besoin réel de le faire », a-t-il ironisé.

Fast food et journaux

Les déchets sauvages proviennent pour 50% des consommateurs fréquentant la restauration rapide (fast food), a souligné la libérale-radicale Antoinette Badoud. Sans oublier les journaux gratuits, a ajouté Hubert Dafflon, pour qui il y a trop de déchets tant dans la rue que dans la nature, avec un impact négatif pour le bétail.

Sur le plan suisse, le littering implique des coûts annuels de 200 millions de francs. La lutte accrue contre les déchets sauvages dans le canton de Fribourg passera par l’instauration de sanctions, sous la forme d’amendes comprises entre 40 et 60 francs, en l’état, dont le montant a été jugé insuffisamment dissuasif par certains députés.

La compétence de mettre à l’amende reviendra à la police cantonale, a expliqué Hubert Dafflon. L’entrée en vigueur des modifications s’accompagnera d’une campagne d’information. Le volume des déchets sauvages devrait diminuer de 30% assez rapidement, selon les expériences menées dans quatre cantons alémaniques.

Petits déchets abondants

Le conseiller d’Etat Jean-François Steiert, chef de la Direction de l’environnement (DAEC), a relevé que récemment il a été observé une dégradation concernant les petits déchets, comme les emballages alimentaires et les boîtes en aluminium. Il y aura aussi une délégation de compétences aux communes, avec possibilité de punir.

L’idée d’introduire des amendes doit agir comme une épée de Damoclès pour dissuader les contrevenants, a poursuivi Jean-François Steiert, afin de civiliser les comportements au quotidien. « C’est parfois désastreux, en particulier pour les agriculteurs », a insisté le magistrat socialiste.

Antoinette Badoud a appelé encore à réduire les volumes de déchets à la source. De son côté, le député UDC Charles Brönnimann estime que la lutte passe par l’éducation. Lui-même agriculteur, il a dénoncé les personnes qui lâchent leurs animaux domestiques « n’importe où » dans la nature.

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