Comment les compagnies ferroviaires suisses se prémunissent face aux risques naturels
Les glissements de terrain, les coulées de débris ou les chutes de pierres peuvent être dangereux pour les trains. En Suisse, les compagnies ferroviaires ont plusieurs cordes à leur arc pour prévenir ces risques.
Fin juillet, un accident ferroviaire survenu dans le Bade-Wurtemberg a coûté la vie à trois personnes et fait des dizaines de blessés, parfois graves. Les autorités estiment que les fortes pluies et un glissement de terrain seraient à l’origine du déraillement du train.
En Suisse, le dernier accident grave causé par un glissement de terrain remonte à onze ans. Près de Tiefencastel, dans les Grisons, un train des Chemins de fer rhétiques a déraillé. Plusieurs passagers ont été blessés, un homme est décédé par la suite.
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Des ouvrages de protection régulièrement inspectés
L’exemple du Lötschberg montre par quels moyens on tente d’éviter les accidents de train en montagne. La protection des lignes ferroviaires contre les risques naturels commence en altitude.
En Valais, avec ses hautes montagnes et ses pentes abruptes, le maintien de la forêt protectrice – une barrière naturelle au-dessus de la ligne ferroviaire – est la mesure la plus importante. Mais la forêt n’est qu’un élément du concept de sécurité.
«Dès la construction du chemin de fer, il y a 110 ans, on a commencé à mettre en place des structures de protection sur le Lötschberg», explique à la SRF Ferdi Pfammatter, forestier de l’entreprise ferroviaire BLS (Berne-Lötschberg-Simplon) depuis plus de 20 ans.
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Les ouvrages de protection comprennent, par exemple, des filets pare-pierres. «Il peut aussi s’agir de barrières ou de clôtures. Ce sont des treillis relativement fins, surveillés en plus par un fil métallique sous tension.»
Ces fils de détection doivent être entretenus régulièrement pour garantir leur bon fonctionnement. «Ces câbles très fins ne résistent guère aux intempéries ou aux chocs de pierres», précise Ferdi Pfammatter. «Nous veillons à ce que les fils ne soient pas envahis par la végétation: si des branches ou des buissons poussent, ils risquent de frotter contre les câbles.» Les fils sont donc régulièrement dégagés.
Système d’alerte
Si un filet est endommagé par une secousse ou une déformation, le système déclenche automatiquement une alarme. Tout ce qui se passe sur le terrain parvient quelques secondes plus tard au centre d’opérations de Spiez, dirigé par Martin Wyss, responsable du bon fonctionnement des opérations ferroviaires, qui assure la coordination en cas d’urgence.
Le système alerte les personnes concernées du centre d’opérations, qui agissent en fonction de leur rôle, explique-t-il à la SRF: «Déployer du personnel sur place, interrompre la circulation ferroviaire, s’assurer que les bonnes personnes arrivent au bon endroit et, surtout, qu’il ne se passe rien d’autre», énumère-t-il.
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Chaque ligne relevant de la compétence de l’entreprise, y compris le tunnel de base du Lötschberg, est surveillée. Malgré toute la technologie, un risque résiduel subsiste. «La question est plutôt de savoir quelles mesures peuvent être prises pour prévenir de tels accidents», explique Martin Wyss.
En fin de compte, une compréhension approfondie des points critiques du tracé est essentielle. «Nous connaissons les points critiques du réseau principalement par expérience», explique Martin Wyss. «Grâce à des inspections sur site et à un entretien quotidien, nous prenons ensuite les mesures appropriées.»
Texte traduit et adapté de l’allemand par Julien Furrer (RTS)/dbu
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