La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935

Le président français Macron lance son plan pour lutter contre la pauvreté

Le président français Emmanuel Macron a tenu jeudi son grand discours pour lutter contre la pauvreté au Musée de l'Homme à Paris. Keystone/AP/MICHEL EULER sda-ats

(Keystone-ATS) Le président français a lancé jeudi une « stratégie » très attendue de lutte contre la pauvreté. Emmanuel Macron s’est engagé à la création d’un service public de l’insertion et à la préparation d’un revenu universel d’activité qui fusionnerait les prestations sociales.

« Ce n’est pas un ‘plan charité’ car il ne s’agit pas de permettre de vivre un tout petit peu mieux dans la pauvreté, il s’agit de sortir de la pauvreté », a déclaré le chef de l’Etat lors d’un discours de plus d’une heure au Musée de l’Homme. Il a dit vouloir éviter qu’elle « se transmette de génération en génération ».

« Si je suis ici devant vous, c’est pour essayer de lancer avec un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne », a-t-il fait valoir d’emblée. Il a appelé « les premiers de cordée » à ne pas oublier « les derniers ».

Le président a annoncé « une loi en 2020 » pour créer « un revenu universel d’activité qui fusionne le plus grand nombre possible de prestations et dont l’Etat sera entièrement responsable », précisant que ce revenu serait soumis à « des droits et des devoirs supplémentaires ». En contrepartie d’un « droit à être aidé et accompagné (…), nous veillerons à ce que les devoirs soient respectés » par les bénéficiaires.

Dès le plus jeune âge

« Je n’ai jamais cru à un revenu universel sans condition », a-t-il ajouté en allusion à la mesure-phare portée par le candidat socialiste à la dernière présidentielle Benoît Hamon. Pour lui, le « maquis des minima sociaux » actuels « n’est pas compatible avec un système fondé sur l’accompagnement et la reprise d’activité ». Il faut, a-t-il dit, créer « un service public de l’insertion ».

Cela impliquera que l’Etat s’engage aux côtés des « départements, des métropoles » pour mieux accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi, notamment bénéficiaires du RSA.

« C’est le seul moyen de garantir l’universalité des droits », alors que le système est « aujourd’hui trop éclaté », « inégal territorialement », a détaillé le chef de l’Etat. M. Macron souhaite qu’à partir du 1er janvier « chaque personne » qui s’inscrit au revenu de solidarité active (RSA) « puisse avoir un rendez-vous dans le mois », dans « un lieu unique », pour bénéficier d’un accompagnement.

Outre ce pilier « insertion », il a présenté un autre ensemble de mesures, destinées à prévenir la pauvreté dès le plus jeune âge. En plus du développement de l’accès à des modes de garde pour les tout-petits issus de familles défavorisées, il a souhaité un « accès à la cantine plus universel » avec « des repas à un euro » et des petits-déjeuners proposés dans les écoles des réseaux prioritaires.

« L’alimentation est un droit fondamental des enfants qui peine à être garanti », a-t-il déclaré. Pour les jeunes suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), il a dit vouloir « créer une obligation », en « contractualisant » avec les départements, pour trouver un logement, une formation, un emploi, aux jeunes qui n’ont « pas de solution » à leur sortie du dispositif à 18 ans.

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision