Le républicain libertaire Rand Paul candidat à la Maison-Blanche
(Keystone-ATS) Le sénateur américain Rand Paul, conservateur libertaire et précurseur du Tea Party, a lancé sa campagne pour l’investiture républicaine de 2016. Son programme vise à faire de lui le candidat « de la liberté » face à l’establishment représenté selon lui par Jeb Bush.
A 52 ans, Rand Paul est devenu mardi le deuxième candidat majeur à officialiser son ambition de succéder à Barack Obama à l’élection de novembre 2016. Il suit son collègue de parti Ted Cruz, qui a lancé un appel aux évangéliques en lançant sa candidature il y a deux semaines. Et il devance Jeb Bush, qui mène les sondages des primaires républicaines sans avoir officialisé sa candidature.
« La dette a doublé sous une administration républicaine, et est en train de tripler sous la responsabilité de Barack Obama », a lancé Rand Paul lors d’un discours à Louisville, dans son fief du Kentucky (centre-est), devant des centaines de partisans.
« Il me semble que c’est la faute des deux partis et de tout le système politique », a estimé le sénateur. Il propose de limiter le nombre des mandats des élus du Congrès, et d’amender la Constitution pour interdire les déficits.
Peu d’expérience politique
Rand Paul, ophtalmologiste de profession, n’a que peu d’expérience politique: il n’a été élu au Sénat qu’en novembre 2010, à la faveur d’une insurrection du mouvement naissant du Tea Party.
Idéologiquement, ses idées viennent de la tradition libertaire (conservateur sur les questions économiques, mais libéral sur les questions de société). Son père, Ron Paul, fut candidat libertaire à la présidentielle de 1988, et porta la flamme libertaire aux primaires républicaines de 2008 et 2012.
Rand Paul est en guerre ouverte contre les néoconservateurs de son parti. Il déplore l’interventionnisme des années Clinton, Bush et Obama, et soutient une ligne économique ultralibérale. Il a dénoncé les violations de la vie privée par l’Agence nationale de sécurité (NSA) et promeut une réforme du système pénal, qui emprisonne trop de jeunes Noirs, dit-il. Mais il a aussi pris soin de rassurer la base républicaine en jurant de combattre l' »islam radical ».
En retard dans les sondages
« Il dit qu’il est différent, mais quand on regarde de près, il est comme tous les autres prétendants républicains: bon pour les plus riches et mauvais pour la classe moyenne », a réagi la présidente du parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz.