Le Sénat américain déterminé à voter sur l’Iran
(Keystone-ATS) Le chef de la majorité républicaine du Sénat américain, Mitch McConnell, a dénoncé lundi les concessions que l’administration Obama a faites à l’Iran sur le nucléaire. Il a confirmé que le Sénat aurait son mot à dire, malgré l’avertissement du président américain.
« L’administration doit expliquer au Congrès et aux Américains pourquoi un accord intérimaire aboutit à une réduction de la pression contre l’un des Etats qui soutiennent le plus le terrorisme », a déclaré Mitch McConnell dans un communiqué.
Jeudi dernier à Lausanne, le groupe de pays 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et l’Iran ont conclu un accord-cadre sur le programme nucléaire iranien.
L’homme fort du Sénat a répété sa promesse d’examiner dans la chambre haute du Congrès la proposition de loi dite Corker-Menendez. Le texte, dans sa forme actuelle, obligerait le président Obama à donner 60 jours au Congrès pour examiner et éventuellement bloquer, par un vote, tout accord final sur le nucléaire.
Risque de précédent
La Maison Blanche refuse cette approche. Elle estime que l’engagement de l’exécutif suffit, et que l’immixtion du Congrès risque de créer un précédent.
Mais les républicains sont unis derrière cette stratégie et ont réussi à convaincre un nombre notable de sénateurs démocrates. La commission des Affaires étrangères votera le 14 avril sur la proposition de loi, ouvrant la voie à son examen par l’ensemble du Sénat, avant éventuellement la Chambre des représentants, également à majorité républicaine.
Les républicains critiquent notamment le fait que l’Iran conservera plusieurs milliers de centrifugeuses, qu’il pourra poursuivre ses programmes de recherche et développement, et que le site souterrain de Fordo restera ouvert.
Barack Obama a engagé une offensive politique pour convaincre le Congrès de lui laisser les mains libres jusqu’au 30 juin, date avant laquelle l’accord sur le nucléaire doit être finalisé.
Accord-cadre salué
Par ailleurs, trois groupes de pression d’Américains juifs, arabes et iraniens ont salué lundi dans un communiqué commun l’accord-cadre conclu le 2 avril entre les grandes puissances et l’Iran sur son programme nucléaire. Ils ont estimé qu’il pourrait régler les conflits au Moyen-Orient.
« Ce règlement peut constituer un premier pas important vers une réduction des tensions régionales et ouvrir la voie à la résolution de nombreux conflits », se félicitent-ils encore, saluant le fait que « la diplomatie fonctionne ».