Les Sud-Africains dans la rue pour dire non au racisme
(Keystone-ATS) Plusieurs milliers de personnes ont défilé jeudi à Johannesburg pour marquer leur rejet de la xénophobie. Les violences de ces dernières semaines contre les immigrés africains en Afrique du Sud ont suscité l’indignation à travers le continent.
« Nous, Sud-Africains, sommes désolés de ce qui est arrivé », a expliqué l’évêque pentecôtiste Dulton Adams. « Ce jour est un grand jour pour nous pour dire un énorme ‘Non à la xénophobie' », a-t-il ajouté. Pour Anna Sibiya, une manifestante, « ces attaques n’ont aucun sens. Nous devons être unis, et être une seule Afrique. »
Message pour le monde
Devant la foule, David Makhura, chef du gouvernement provincial du Gauteng (la région de Johannesburg et Pretoria), l’a assuré: « Nous allons vaincre la xénophobie comme nous avons vaincu l’apartheid ». « Cette marche est un message important pour le monde, pour l’Afrique (…) pour montrer que l’Afrique du Sud est un pays de paix pour tous », a-t-il ajouté.
Depuis fin mars, une nouvelle vague d’attaques xénophobes, à Durban et dans la capitale économique Johannesburg, a fait au moins sept morts, mais sans doute davantage. Les violences ont réveillé le souvenir des émeutes anti-étrangers de 2008 (62 morts) et ont abîmé l’image de la patrie de Nelson Mandela, icône de la lutte anti-apartheid.
Peur des agressions
La manifestation, à laquelle participaient aussi des immigrés chinois, a traversé plusieurs quartiers dont le très cosmopolite Hillbrow, où vit une forte communauté africaine: coiffeurs nigérians, vendeurs à la sauvette mozambicains, restaurants éthiopiens. Acclamant les marcheurs depuis les balcons, des résidents criaient « Vive l’Afrique ! » et prenaient des vidéos.
Raid policier dans un township
Accusée d’inertie face aux attaques xénophobes à répétition depuis 2008, l’Afrique du Sud a finalement décidé cette semaine d’utiliser l’armée et de conduire des descentes de police préventives. Dans la nuit de mercredi à jeudi, police et armée ont lancé un raid contre un foyer de travailleurs dans le township d’Alexandra, l’un des plus mal famés de Johannesburg.