Les Tessinois agacés par la chasse italienne aux fraudeurs fiscaux
(Keystone-ATS) Bellinzone – La surveillance des frontières entre la Suisse et l’Italie au moyen des caméras à infrarouge fait toujours des vagues au Tessin. Le gouvernement cantonal veut que le Conseil fédéral examine si cette méthode est compatible avec l’accord de Schengen.
Il a décidé d’envoyer une lettre en ce sens au gouvernement fédéral, a annoncé la chancellerie cantonale. Surnommés « autovelox fiscale », les véhicules de contrôle italiens dérangent les Tessinois depuis longtemps. Ils y voient une tentative illégale d’intimidation.
Les caméras à infrarouge enregistrent 24 heures sur 24 les numéros des plaques d’immatriculation de tous les véhicules italiens pénétrant sur le territoire suisse. Un ordinateur central analyse les données. Dès qu’il détecte une personne soupçonnée par la Guardia di Finanza italienne d’évasion fiscale ou d’un autre délit financier, une alarme se déclenche.
En automne, les véhicules italiens de contrôle avaient surtout circulé dans le Mendrisiotto. Au début de cette année, une voiture a été repérée au poste frontière de Ponte Tresa, dans l’arrière-pays luganais.
Le PDC et la Lega ont déposé des interventions parlementaires demandant au gouvernement tessinois de réagir. Interrogé par la Radio-télévision de la Suisse italienne (RSI), le président du Conseil d’Etat Gabriele Gendotti (PLR) a déclaré qu’il attendait un « signal fort » de la part du Conseil fédéral.