Musk, « déçu » par Trump, quitte son rôle gouvernemental

Le multimilliardaire Elon Musk a confirmé mercredi qu'il mettait fin à sa mission de réduction de la dépense publique, après quatre mois d'une expérimentation sans précédent. Il avait critiqué peu avant pour la première fois le président américain Donald Trump.
(Keystone-ATS) « Alors que ma période prévue en tant qu’employé spécial du gouvernement touche à sa fin, je voudrais remercier le président Donald Trump de m’avoir donné l’occasion de réduire les dépenses inutiles », a écrit l’homme d’affaires sur son réseau social X.
« La mission ‘DOGE’ [le nom de sa commission à l’efficacité gouvernementale, ndlr] va se renforcer encore à l’avenir pour devenir un mode de vie dans le gouvernement », a affirmé le patron de Tesla, SpaceX et X.
C’est un tout autre ton, beaucoup plus amer, qu’il a adopté sur la chaîne télévisée CBS. « J’ai été déçu de voir ce projet de loi de dépenses massives, franchement, qui augmente le déficit budgétaire », a déclaré Elon Musk dans un entretien dont un extrait a été diffusé mardi soir, en référence à une grande loi économique du président républicain.
Le patron de Tesla et SpaceX a aussi déploré auprès du Washington Post que la commission DOGE soit « en passe de devenir le bouc émissaire pour tout ».
Fissure
La « grande et belle loi », telle que l’a baptisée Donald Trump, est en cours d’examen au congrès et a pour objectif de mettre en application certaines promesses de campagne emblématiques, comme la prolongation de gigantesques crédits d’impôt .
Selon une analyse d’une agence parlementaire sans affiliation politique, le texte en l’état entraînerait une hausse du déficit fédéral de 3800 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.
« Je pense qu’une loi peut être grande ou qu’elle peut être belle. Mais je ne sais pas si elle peut être les deux », a déclaré Elon Musk dans son entretien à CBS News.
Ce commentaire marque la première fissure publique dans une alliance politique proprement extraordinaire, née pendant la campagne électorale de Donald Trump, qu’Elon Musk a généreusement financée, et renforcée pendant les débuts fracassants du second mandat du républicain.
La mission de M. Musk était conçue comme temporaire, son statut d' »employé spécial du gouvernement » étant limité à 130 jours. Il avait annoncé à la fin avril se mettre en retrait pour s’occuper davantage de ses entreprises, notamment Tesla, dont les ventes ont chuté au fur et à mesure que son patron devenait l’une des personnalités les plus clivantes au monde.