Noisetiers en fleurs en hiver
(Keystone-ATS) Pour certaines espèces végétales, le printemps est de plus en plus précoce. La floraison du noisetier, par exemple, débute aujourd’hui en moyenne 13 jours plus tôt qu’en 1951, date du début des mesures.
Des noisetiers en fleurs ont été observés début décembre 2015 dans plusieurs régions de Suisse, a indiqué MétéoSuisse. Il s’agit de la floraison la plus précoce notée à ce jour depuis le début des observations.
Année la plus chaude: 2015
L’année 2015 avait déjà battu d’autres records: elle a été la plus chaude dans le monde depuis le début des mesures en 1864. La température annuelle en Suisse a dépassé de 1,29 degré Celsius la norme 1981-2010.
Ces températures élevées ont également influencé les plantes: au printemps déjà, la croissance de nombreuses espèces avait une semaine d’avance, avance qui s’est maintenue jusqu’à la fin de l’année.
Les températures douces se poursuivent: l’hiver 2015-2016 a présenté un excédent thermique de 2,5 degrés par rapport à la norme 1981-2010. La très grande douceur des températures a entraîné une floraison très précoce des noisetiers dans toute la Suisse.
Le hêtre s’adapte
Mais il y a des différences significatives entre les espèces végétales. Certaines comme le hêtre mettent en place des mécanismes de défense pour empêcher que leurs feuilles ne se déploient trop tôt et ne gèlent en cas de gel tardif.
En plus des températures, l’apparition des feuilles est aussi déterminée par la longueur des jours. La frondaison du hêtre n’a subi quasiment aucune modification depuis 1951.
Renforcer la base de données
Ces tendances à la précocité ou au contraire la capacité d’adaptation sont identifiables grâce à des observations sur le long terme. Celles-ci sont enregistrées et analysées par l’Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse) depuis 1951 et la nouvelle plate-forme Internet PhaenoNet.
Grâce à cette dernière, les enseignants, les écoliers, mais aussi tous les citoyens peuvent contribuer à l’élargissement de la base de données. Concrètement, on peut s’inscrire sur PhaenoNet, enregistrer une plante et son emplacement, observer son développement selon les saisons en suivant les instructions du guide, puis les saisir sur Internet ou via une WebApp.
Depuis mars 2016, le système est en phase d’expérimentation au jardin botanique de l’Université de Berne avec un noisetier. PhaenoNet a été conçu par le programme de formation GLOBE Suisse en collaboration avec l’Office fédéral de l’environnement, MétéoSuisse et l’EPF de Zurich.