Noyade de migrants: « C’est affreux, c’est comme un cimetière »
(Keystone-ATS) Le bilan du naufrage de l’embarcation de migrants jeudi à Lampedusa s’élève à plus de 130 morts, a indiqué l’agence Ansa, citant des sources des garde-côtes. Au moins 40 cadavres ont été découverts par des plongeurs dans et autour de l’embarcation qui gît retournée à une quarantaine de mètres de profondeur, à environ 500 mètres de la côte.
« C’est affreux, c’est comme un cimetière, on ramène toujours de nouveaux corps », a déclaré la maire de Lampedusa, Giusy Nicolini. Le nombre de victimes, alignées sur le port, augmente au fur et à mesure des opérations de sauvetage, a-t-elle déclaré. D’après les garde-côtes, il semblerait que le bateau transportait entre 400 et 500 clandestins lorsqu’il a coulé. Jusqu’ici, 151 ont pu être sauvés.
Les Nations unies ont indiqué que les passagers venaient vraisemblablement d’Erythrée, via la Libye, alors que le responsable de l’assistance sanitaire à Lampedusa a affirmé que les migrants seraient pour la plupart originaires de Somalie.
L’alerte a été donnée vers 07h20 par un bateau de pêche, dont l’équipage s’est porté au secours des naufragés avant l’arrivée des navires des garde-côtes. Des rescapés sur place ont dit être partis deux jours plus tôt de Misrata (Libye) et que des bateaux de pêche « les ont vus mais ne leur ont pas porté secours ».
Arrestation de l’un des passeurs
Selon les enquêteurs, les passagers du navire ont mis le feu à des couvertures pour signaler leur présence à des navires marchands. En raison du carburant, le navire a pris feu et coulé à un kilomètre de cette île située à 120 kilomètres des côtes tunisiennes.
Intense activité politique suspendue
Qualifiant le drame « d’immense tragédie », le chef du gouvernement Enrico Letta a annoncé que son vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Angelino Alfano devait se rendre sur place très vite. Les activités politiques ont été suspendues.
Plusieurs hommes politiques italiens ont demandé à l’Europe de faire davantage. Le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés Antonio Guterres a salué « l’action rapide des garde-côtes italiens pour sauver des vies ».