A Bruxelles et à Berne, l’Autriche tente de sortir de son isolement
Le président Thomas Klestil reçu à Bruxelles, la ministre des Affaires étrangères Benita Ferrero-Waldner en visite à Berne. Les autorités autrichiennes multiplient les initiatives diplomatiques pour adoucir l’ostracisme européen. Sans grand succès.
Le président Thomas Klestil (à gauche) reçu à Bruxelles, la ministre des Affaires étrangères Benita Ferrero-Waldner en visite à Berne. Les autorités autrichiennes multiplient les initiatives diplomatiques pour adoucir l’ostracisme européen. Sans grand succès.
La diplomatie autrichienne n’a plus beaucoup d’occasions d’apparaître sur la scène internationale, mais elle les exploite méthodiquement. Objectif: rendre moins visibles les mesures d’isolement imposées par les quatorze partenaires européens de l’Autriche. Et dans la foulée, tenter de mettre un terme à ces mesures.
Le premier objectif est partiellement atteint quand Benita Ferrero-Waldner serre la main de son homologue suisse Joseph Deiss ou quand Thomas Klestil arbore à la boutonnière le même mimosa que Romano Prodi (à droite), président de la commission européenne. L’Autriche officielle évite ainsi d’apparaître claquemurée dans ses palais viennois. Tout cela de pris pour sa propre opinion publique.
Les tentatives de rompre réellement l’isolement, autre objectif, semblent au contraire vouées à l’échec. Au-delà des déclarations convenues sur la nécessité du dialogue, Romano Prodi n’a pas fait de cadeau au président autrichien. A ses côtés, mercredi à Bruxelles, il a même rappelé que la Commission européenne avait approuvé les mesures des Quatorze. Quant à la Suisse, qui recevra le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel à la fin du mois, elle n’a ni les moyens ni sans doute l’intention de jouer les bons offices.
Thomas Klestil est dans une situation inconfortable. Il a consenti à contrecoeur à l’entrée de l’extrême droite au gouvernement. Mais pour défendre les intérêts de l’Autriche, il doit plaider l’apaisement. «La situation est désagréable pour les Quinze, dit-il, c’est donc dans l’intérêt de tous de trouver une issue.» L’argument rencontre bien peu d’échos.
Thierry Zweifel, Bruxelles
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