Elections fédérales : une certaine indifférence populaire
On est entré dans la dernière ligne droite dans la campagne en vue des élections fédérales du 24 octobre. Mais l'intérêt de la population semble cependant modéré et tout indique que la participation au scrutin sera nettement inférieure à 50 pour cent.
On est entré dans la dernière ligne droite dans la campagne en vue des élections fédérales du 24 octobre. Les rues sont inondées d’affiches de partis, les boîtes aux lettres regorgent de prospectus vantant les mérites de tel ou tel candidat. Mais l’intérêt de la population semble cependant modéré et tout indique que la participation au scrutin sera, comme c’est le cas depuis vingt ans, nettement inférieure à 50 pour cent.
Le faible taux de participation enregistré en Suisse lors d’élections législatives s’explique traditionnellement par le fait que les Suisses ne sont pas seulement appelés aux urnes lors du renouvellement de leur Parlement tous les quatre ans mais plusieurs fois par an lors de référendums. Ces référendums permettent aux citoyens de se prononcer directement sur un projet de loi ou sur une option politique et rien que cette année, trois référendums de ce type portant sur pas moins de neuf sujets ont déjà eu lieu.
Cette multiplicité de scrutins n’explique cependant pas tout, d’autant plus que la participation lors de référendums n’est guère meilleure que la participation lors d’élections. Cela n’explique pas notamment la réduction presque constante de la participation électorale à laquelle on assiste en Suisse depuis de nombreuses années. Depuis l’introduction en 1919 du système électoral proportionnel actuellement pratiqué en Suisse, le taux de participation aux élections, qui était au début de 80 pour cent, n’a en effet cessé, à quelques exceptions près, de diminuer. Il a atteint son niveau le plus bas, 42 pour cent, il y a quatre ans, ce qui en a fait l’un des taux de participation électorale les plus bas d’Europe.
L’introduction tardive en Suisse du suffrage féminin – qui a fait tomber la participation en 1971 de plus de 9pour cent – explique certes en partie cette évolution. Mais l’explication la plus plausible, surtout si l’on considère la chute spectaculaire de ces dernières années, c’est que la population suisse comme celle de beaucoup d’autres pays développés, tend à se dépolitiser.
Selon les derniers sondages, il n’est toutefois pas exclu que pour la première fois depuis longtemps, on assiste en l’occurrence à une légère remontée de la participation. Ce ne serait pas totalement surprenant dans la mesure où les vainqueurs probables de ces élections seront le parti conservateur-nationaliste UDC et, dans une moindre mesure, les socialistes. Et que ce sont justement ces deux partis qui semblent devoir attirer le plus grand nombre de nouveaux électeurs.
Michel Walter
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