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Elections fédérales : vers une crise gouvernementale?

Une fois n'est pas coutume, ce scrutin pourrait entraîner un bouleversement du rapport de force entre les quatre partis gouvernementaux. Les sondages prédisent une percée de l'UDC qui pourrait passer du 4ème au 2ème rang, derrière les Socialistes.

Elections fédérales du 24 octobre. La campagne entre dans sa dernière ligne droite. Ce scrutin pourrait d’ailleurs entraîner, une fois n’est pas coutume, un bouleversement du rapport de force entre les quatre partis actuellement au pouvoir. Les sondages prédisent en effet une percée de l’UDC. L’Union démocratique du centre, le parti le plus conservateur de l’alliance gouvernementale, pourrait passer du 4ème au 3ème, voire au 2ème rang, derrière les Socialistes.

A première vue, les jeux sont faits. L’UDC battra certainement les Démocrates-Chrétiens, aujourd’hui troisième parti du pays, et elle battra peut-être le prestigieux parti radical (centre / centre droit), fondateur de la Suisse moderne et deuxième parti du pays après les socialistes. Or dans la mesure où l’actuelle alliance au pouvoir est le reflet exact de la représentation parlementaire des partis qui la constituent, une nouvelle répartition des sept sièges que compte invariablement le gouvernement suisse – et qui est la même depuis 1959 – semble inévitable. Cela signifierait que l’UDC aurait désormais deux sièges (au lieu d’un actuellement), que les socialistes et les radicaux en conserveraient deux, alors que les Démocrates-Chrétiens – qui en ont aussi deux aujourd’hui – n’en auraient plus qu’un. Le gouvernement, situé globalement au centre, glisserait ainsi à droite.

Logique à première vue, ce scénario n’est toutefois pas nécessairement le plus vraisemblable. Il faut savoir en effet que l’UDC est aujourd’hui en profond désaccord avec le gouvernement sur des questions importantes. C’est certes le propre de l’alliance très pragmatique qui lie les quatre partis du gouvernement – et qu’il serait faux de considérer comme un véritable «coalition» – de ne pas être d’accord sur tout. Mais il y a accord – ou comme on dit en Suisse «consensus» – sur plusieurs questions fondamentales. Par exemple sur la nécessité pour la Suisse d’envisager une adhésion à l’Union européenne. Or ce consensus n’a été possible jusqu’ici que parce que l’actuel représentant de l’UDC au gouvernement appartient à l’aile libérale de son parti, aujourd’hui minoritaire.

Socialistes, radicaux et démocrates-chrétiens savent par conséquent que laisser entrer un deuxième représentant de l’UDC au gouvernement pourrait précipiter l’éclatement de l’alliance actuelle. Et aucun des trois partis n’a semble-t-il envie pour l’instant – mais une surprise de dernière minute ne peut être entièrement exclue – de favoriser cet éclatement.

A noter que même sans les voix de l’UDC, les trois partis continueront à détenir dans le nouveau Parlement une majorité écrasante.

Michel Walter

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