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Isolement de l’Autriche: la Suisse fait bande à part

Alors que l’Europe souhaite mettre l'Autriche en quarantaine, les Suisses sont prêts à accueillir Wolfgang Schüssel. C’est sur les actes du nouveau chancelier qu’ils jugeront le gouvernement autrichien auquel participe l’extrême droite de Jörg Haider.

L’Europe souhaite une mise en quarantaine de l’Autriche. Mais les Suisses sont prêts à accueillir le nouveau chancelier, Wolfgang Schüssel (photo), comme le veut la tradition. C’est sur ses actes qu’ils jugeront le gouvernement autrichien auquel participe l’extrême droite de Jörg Haider.

La fébrilité européenne vis-à-vis de l’Autriche a beau croître, la Suisse, elle, continue d’afficher un calme alpin. En tout cas en apparence. Gouvernement et partis politiques, à quelques nuances près, développent un discours fait de raison: il faut, disent-ils, juger le nouveau gouvernement autrichien, comprenant cinq ministres d’extrême droite issus du FPÖ de Jörg Haider, sur ses actes. Et un ballon d’essai lancé ce mardi par Vienne, qui se dit «attaché» au principe du maintien de la première visite du nouveau chancelier Wolfgang Schüssel, n’a fait que renforcer cette spécificité helvétique.

La tradition veut en effet qu’un chancelier autrichien nouvellement nommé fasse sa première visite officielle à son voisin suisse. Et vice versa, comme ce fut le cas pour Joseph Deiss. Le chef de la diplomatie suisse s’est rendu à Vienne cinq jours après son intronisation le 1er mai 1999. Mardi, Florian Krenkel, préposé à la chancellerie à Vienne, déclarait à l’ATS qu’il n’y avait aucune raison de modifier cette «tradition de bon voisinage».

Et de fait, sauf dérapage de dernière minute, tout indique que la Suisse ne s’opposera pas à une visite de l’autrichien Wolfgang Schüssel, comme l’a déclaré au journal «Le Temps » Livio Zanolari, porte-parole du DFAE. Et le gouvernement suisse peut se prévaloir d’un réel soutien de sa classe politique. Un soutien critique et vigilant du côté du Parti socialiste suisse (PSS) qui «attend du Conseil fédéral qu’il exprime sans la moindre ambiguïté ses très vives préoccupations, s’agissant de la situation politique et du respect des droits de l’homme. Mais sans aller jusqu’à renoncer à recevoir le chef du gouvernement d’un pays voisin et ami», souligne Jean-Philippe Jeannerat, porte-parole du PSS.

Pour sa part, le Parti démocrate-chrétien (PDC) affirme ne pas être «dupe quant à la présence de Haider au gouvernement». Mais il revient à Joseph Deiss de trancher. Soutien également du Parti radical démocratique suisse (PRD), comme de l’Union démocratique du centre (UDC), un parti populiste incarné par Christoph Blocher. Pour l’UDC, le nouveau gouvernement a été élu dans le cadre d’un Etat doté d’institutions démocratiques.

Pour l’instant, aucune date n’a été agendée pour la visite de Wolfgang Schüssel. Le gouvernement suisse est actuellement en vacance pour une semaine. Alors même que le président du Conseil italien, Massimo D’Alema, déclarait mardi que l’Europe était en état «d’alerte politique». Avant de très éventuelles sanctions.

Jugurtha Aït-Ahmed

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