Isolée dans l’Union européenne, l’Autriche se console auprès de sa voisine suisse
Une quarantaine de personnes ont manifesté ce matin à Berne contre la visite de Benita Ferrero-Waldner. Il est vrai que l’accueil helvétique tranche avec l’ostracisme imposé par les quatorze partenaires européens. Au risque de les indisposer.
Une quarantaine de personnes ont manifesté ce matin à Berne contre la visite de Benita Ferrero-Waldner (avec son homologue suisse Joseph Deiss). Il est vrai que l’accueil helvétique tranche avec l’ostracisme imposé par les quatorze partenaires européens. Au risque de les indisposer.
Depuis la formation du gouvernement autrichien de coalition, incorporant l’extrême-droite, ses ministres sont boudés par les autres pays membres de l’Union européenne. La Suisse fait figure d’îlot hospitalier pour Vienne avec la venue de Benita Ferrero-Waldner puis, à la fin du mois, du chancelier Wolfgang Schüssel.
A la Mission suisse auprès de l’Union européenne, on fait remarquer que «la Suisse n’a pas vraiment le choix, ne faisant pas partie de l’Union, elle n’a que les contacts bilatéraux pour maintenir l’indispensable lien avec sa voisine autrichienne». Mardi la Mission suisse n’avait d’ailleurs «pas reçu de commentaire» à ce sujet.
L’Union européenne, elle, peut jouer sur deux registres distincts. L’isolement bilatéral est sans faille, mais les ministres autrichiens participent aux Conseils européens. Le chancelier Wolfgang Schüssel sera à Bruxelles lundi prochain. Il y rencontrera le Premier ministre portugais Antonio Guterres pour préparer le Sommet européen de Lisbonne. Romano Prodi, président de la Commission européenne, reçoit le président autrichien Thomas Klestil ce mercredi. Quant à Javier Solana, «Monsieur politique étrangère» de l’Union, il a rencontré Benita Ferrero Waldner à plusieurs reprises ces dernières semaines. Autant dire que l’ostracisme est largement atténué par les contacts institutionnels entre l’Union et l’Autriche.
Dans ces conditions l’Union européenne n’est pas en position de faire la leçon à Berne, surtout à l’approche du vote sur les accords bilatéraux. Mais une attitude suisse plus ferme aurait sans doute été mieux accueillie. Du côté de la France – partisane comme la Belgique de la ligne dure – une source diplomatique qualifie de «manque de solidarité» les relations maintenues avec l’Autriche.
Thierry Zweifel, Bruxelles
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