Joseph Deiss invite la Francophonie en Suisse en 2002
Le ministre suisse des Affaires étrangères a assisté à Paris à la Conférence ministérielle de la Francophonie. L'occasion, pour Berne, de faire valoir les lignes de force de sa diplomatie dans un forum à la recherche d'une véritable dynamique politique.
Le ministre suisse des Affaires étrangères a assisté ce mardi à Paris à la Conférence ministérielle de la Francophonie. L’occasion, pour Berne, de faire valoir les lignes de force de sa diplomatie dans un forum encore à la recherche d’une véritable dynamique politique.
Joseph Deiss a tenu à marquer d’une pierre blanche la première participation d’un chef de la diplomatie suisse à une Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF). Mardi à Paris, le conseiller fédéral a invité solennellement ses homologues, représentant une cinquantaine de pays francophones, à tenir, en 2002, leurs assises sous le ciel helvétique.
En offrant ainsi l’hospitalité à ses pairs, en présence du Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, Boutros Boutros-Ghali, Joseph Deiss fait plus que de marquer l’intérêt formel de la Suisse pour un forum multilatéral dont elle est membre à part entière depuis 1989. Il a tenu à marquer «la volonté d’engagement accru de la Suisse dans une Francophonie porteuse d’avenir et au service de la concertation et de l’entente internationales».
C’est que l’organisation donne à la Suisse, qui n’est ni dans l’ONU ni dans l’Union européenne, un accès essentiel à la diplomatie mondiale. Une possibilité qui, s’ajoutant à celle offerte par l’OSCE, permet à la Suisse de jouer un rôle sur la scène internationale. Et ce rôle, la Suisse le tient bien
Financièrement d’abord. Elle est le cinquième bailleur de fonds de la Francophonie, avec 4,25 millions de francs pour une période de deux ans. A cela s’ajoutent ses contributions volontaires, qui se montent à 2 millions de francs par an, et qui sont destinées au soutien de divers programmes dans le domaine de la culture, de la communication et de l’appui à l’Etat de droit.
Et puis, politiquement, le rôle de la Suisse est particulièrement apprécié au sein de la Francophonie. «Le discours de la Suisse est toujours un moment attendu et très écouté», affirme Tania Cavassini, collaboratrice diplomatique de la division politique du Département fédéral des affaires étrangères. «C’est ainsi que nous avons pu en quelque sorte prolonger les objectifs de la diplomatie helvétique dans ce forum. La déclaration de principe et le plan d’action adoptés au Sommet de Moncton au Canada au mois de septembre dernier ont été très imprégnés par nos préoccupations».
Ainsi en est-il du respect des Conventions de Genève, de la question de la sécurité des populations civiles et des enfants soldats dont l’âge de recrutement a été formellement fixé à 18 ans au minimum.
Cela dit, l’essentiel reste à faire pour une Organisation francophone qui s’est donnée notamment pour fonction l’observation de la situation des droits de l’homme et de la démocratie dans les pays membres. Son arme de prédilection étant la persuasion et la coopération. Il lui faut encore gagner en crédibilité politique dans un contexte délicat. Il est difficile, en l’état, de faire du respect des libertés fondamentales un critère d’appartenance, sans risquer de signer l’arrêt de mort de l’organisation.
Jugurtha Aït-Ahmed.
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