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Les Genevois se prononcent dimanche sur une initiative antimilitariste

Lancée par le Groupe pour une Suisse sans armée, l’initiative «Genève, république de paix» propose une politique dynamique, voire militante, en faveur de la prévention des conflits. Elle a provoqué une vive polémique entre la droite et la gauche.

Lancée par le Groupe pour une Suisse sans armée, l’initiative «Genève, république de paix» propose une politique dynamique, voire militante, en faveur de la prévention des conflits. Elle a provoqué une vive polémique entre la droite et la gauche.

Les passions suscitées par cette initiative pacifiste ont même débordé les frontières du canton. A la mi-février, Adolf Ogi, président de la Confédération et ministre de la Défense, a menacé à mots couverts les Genevois s’ils leur venaient à l’idée de voter en faveur de «Genève, république de paix». Le président a même laissé entendre que la création d’une future «maison de la paix» regroupant différents instituts dédiés à la prévention des conflits pourrait se faire ailleurs qu’à Genève. Une intervention jugée scandaleuse ou maladroite par la plupart des élus locaux.

Cela dit, cette initiative a surtout opposé au niveau local deux visions de Genève et de son histoire. Les principes qui fondent l’initiative ne sont, en effet, guère contestables. Expurgé de deux dispositions jugées contraires au droit national par le Tribunal fédéral, le texte propose de favoriser une politique cantonale de paix, en encourageant le désarmement et la prévention des conflits. Concrètement, l’initiative propose de promouvoir le service civil, des programmes d’éducation dans les écoles et le financement d’un institut de recherche pour la paix.

Pour les opposants à l’initiative, Genève est depuis longtemps une république de paix. Ils soupçonnent, par contre, le Groupe pour une Suisse sans armée de vouloir supprimer toute présence militaire à Genève et même les «Vieux-Grenadiers», une association folklorique qui parade en de multiples occasions officielles et surtout lors de l’Escalade, la fête «nationaliste» du canton.

De fait, cette initiative ranime un vieux débat qui oppose une fois de plus la droite traditionaliste à la gauche antimilitariste. En 1989, le peuple genevois avait voté en faveur d’une Suisse sans armée. Le vote de dimanche confirmera ou non cet élan pacifiste.

Frédéric Burnand

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